Cette année la grande exposition d’été du musée de Grenoble mettra en avant 120 œuvres de l’artiste Joan Miró issues des collections du Centre Pompidou. Elle permettra notamment de jalonner la totalité de sa carrière tout en offrant un regard privilégié sur les années 1960-70, une période d’exil intérieur et d’expérimentation intense. C’est à cette période qu’on doit ses œuvres les plus connues.
Miró au musée de Grenoble du 20 avril au 21 juillet 2024
Tout comme Picasso, l’œuvre de Joan Miró occupe une place importante dans l’art du XXe siècle. Ancrée dans la terre catalane de son enfance, elle voit le jour dans les années 1910 avec les peintures dites « détaillistes » de Montroig, scènes réalistes et paysannes. Au milieu des années 1920, ses « peintures de rêve » dont la magie poétique séduit des surréalistes tels que Robert Desnos et Michel Leiris lui apportent la reconnaissance artistique. Il pose alors un regard tantôt émerveillé, tantôt plus sombre sur le monde qui l’entoure. Mais c’est à partir de 1954 et l’installation à Palma de Majorque que son œuvre marque un tournant important. Durant cette période, sa peinture se métamorphose, devient de plus en plus gestuelle, directe et n’est pas sans évoquer les « peintures sauvages » nées dans les années 1930, dans le contexte de la montée du nazisme.
La dernière période de création de l’artiste, dans les années 60-70, est particulièrement bien représentée dans les collections du Centre Pompidou. Près de 90 œuvres proviennent de ces ultimes années d’une extraordinaire fécondité où l’artiste, à plus de 70 ans, affirme avec une puissance inédite son désir de liberté, d’expérimentations et de conquêtes de nouveaux horizons, antidote absolu à ses yeux à toute forme d’académisme et d’oppression.
L’exposition aura lieu du 20 avril 2024 au 21 juillet. Si le musée est désormais gratuit, les expositions temporaires restent payantes. L’entrée est à 14 € en plein tarif et 7 € en tarif réduit.
Illustration : Joan Miró, Silence, 17 mai 1968 © Successió Miró / ADAGP, Paris 2024 © RMN-Grand Palais/ Bertrand Prévost / Centre Pompidou, MNAM