Le 7 décembre dernier, Bourg-Saint-Maurice/Les Arcs décrochait le Flocon vert, remis en main propre le 28 janvier dernier. Elle est la première station savoyarde à obtenir ce label qualité développé par l’association Mountain Riders. Il garantit son engagement durable. Retour sur la genèse de cette démarche et sur plusieurs actions phares, avec Marion Grognet, directrice marketing et communication à AB Tourisme, porteuse de ce projet depuis le départ.
Actumontagne : À quand remonte l’engagement de Bourg-Saint-Maurice/Les Arcs dans la démarche Flocon vert ?
Marion Grognet : À environ un an et demi, mais nous avions déjà amorcé plusieurs actions depuis longtemps. Comme par exemple la création en 2012 de l’Observatoire de la biodiversité par ADS, l’exploitant du domaine skiable. La démarche Flocon vert a permis aux trois entités que sont la commune, ADS et l’office de tourisme, qui agissaient chacune de leurs côtés, de mener une action coordonnée à l’échelle du territoire. Cela était indispensable pour décrocher ce label qualité et co-construire une démarche développement durable de destination.
Actumontagne : Pourquoi le Flocon vert plutôt qu’un autre label, comme le Green Globe par exemple ?
MG : Le Flocon vert nous paraissait cohérent, car il est multicritères -vingt répartis en quatre grandes thématiques- et multiacteurs. Il ne s’attache pas aux seules questions environnementales, mais également au social et au culturel, à l’économie locale ou encore à la gouvernance de la destination. De même, il oblige tous les acteurs à travailleur ensemble, à se fédérer et à avancer. Par ailleurs, il s’inscrit dans un processus d’amélioration continue. Nous l’avons obtenu en décembre dernier, mais il va y avoir un audit de contrôle, et tous les trois ans nous seront à nouveau challengés.
Actumontagne : La mobilité est un volet très important parce qu’elle génère 56% des émissions de CO2 en station. Comment comptez-vous infléchir cet impact ?
MG : Le funiculaire, trait d’union entre la vallée et les sites d’altitude depuis 1989, est un outil de mobilité douce crucial. Nous avons élargi ses plages horaires cette saison. Ce transport bas carbone répond à notre ambition de proposer un trajet sans voiture et 100% piétons depuis son lieu de départ. Il permet aussi à de nombreux salariés de la station de rejoindre leur poste de travail avec une empreinte carbone limité. Sa pertinence reste liée à la desserte en train de la destination. La bonne nouvelle, c’est que cette année, des TGV Ouigo (marque à bas prix de la SNCF) relient quotidiennement Paris et Bourg-Saint-Maurice/Les Arcs (via la gare Lyon-Saint-Exupéry). Un moyen de démocratiser l’accès à la montagne.
Actumontagne : Vous menez différentes campagnes de sensibilisation à la préservation de la montagne. Quelques mots sur la campagne #Boire local ?
MG : Cet hiver, dans le cadre de notre objectif “Zéro plastique”, nous avons lancé une grande campagne incitative pour encourager les habitants comme les vacanciers à boire l’eau des Arcs, d’excellente qualité. L’objectif est de limiter la consommation des bouteilles d’eau en plastique au profit de l’eau du robinet. En complément, l’office de tourisme a développé une gourde, inspirée par la démarche initiée il y a un an par quelques restaurateurs qui proposaient déjà un contenant réutilisable. Nous passons ainsi à une autre échelle, avec quelque 35 partenaires impliqués.
Actumontagne : Le label Flocon vert encourage aussi la diversification touristique. Que pouvez-vous nous dire à ce sujet ?
MG : La stratégie quatre saisons de la destination est largement affirmée grâce au lien fort entre la ville de Bourg-Saint-Maurice, qui vit à l’année, et les sites d’altitude (Arc 1600, Arc 1850, Arc 1950, Arc 2000). Nous pouvons jouer sur plusieurs tableaux en terme d’offres. Nous allons renforcer le développement de l’été et programmé un nouvel événement pour le lancer le premier week-end de juin : We are outdoor. Le camp de base de ce festival des sports et loisirs de plein air sera installé vers la gare pour encourager les participants à venir prioritairement en train. Les participants pourront rayonner sur l’ensemble du territoire et vivre de nombreuses micro-expériences de jour comme de nuit.
Actumontagne : La mise à l’arrêt par l’État des remontées mécaniques pour cause de crise sanitaire pose aussi la question de la diversification du modèle hivernal des stations. Que proposez-vous à vos hôtes pour ces vacances de février inédites ?
MG : Par rapport aux vacances de Noël dernier, nous avons encore développé notre offre d’itinéraires de ski de randonnée sécurisés. Nous en avons trois supplémentaires, donc un sur chacun de nos sites. On a remis au goût du jour tous les cheminements et boucles pour les piétons. Nous proposons en nouveauté du biathlon laser à Arc 1600, Arc 1800 et Arc 1950. Des structures gonflables animent les fronts de neige à Arc 1600 (espace kids) et arc 1800. Il y a aussi un circuit de mini-motoneige à Arc 1800 pour les 5-13 ans. Et puis les écoles de ski assurent les cours de ski et snowboard débutants enfants et adultes. Il y a de quoi faire !
Photo de Une Arc 1800 ©Fred Marchadier