Hôte de toutes les épreuves de ski alpin des Xe Jeux olympiques d’hiver, retransmis pour la première fois en direct et en couleur à la télévision, Chamrousse en a été la reine. Sur ses pentes plongeant vers Grenoble, les Bleus ont récolté une moisson de médailles, dont trois en or pour Jean-Claude Killy, élevé au rang de héros national ! Cet hiver, Chamrousse ravive la mémoire de ces Jeux de la modernité, avec en point d’orgue la Course des Légendes et un spectacle monumental le 23 janvier prochain.
Dans une semaine tout juste, Chamrousse va donner le coup d’envoi des festivités qu’elle consacre aux 50 ans des JO de Grenoble. La station a sorti les grands moyens pour célébrer ces Xe Jeux d’hiver, qui l’ont propulsée sur la scène internationale : Course des légendes sur le front de neige de Chamrousse 1650 avec de nombreux champions (ont confirmé Nano Pourtier, le local de l’étape, Florence Steurer, Florence Masnada, Jean-Luc Crétier, Sandrine Aubert, Denis Rey…:) ainsi qu’une monumentale projection d’images sur neige. Ce show signé par Spectaculaires, va raconter 140 ans d’aventure du ski à Chamrousse, dont les Jeux olympiques sont le sommet.
Car l’épopée chamroussienne démarre au siècle précédent au Recoin, près de l’auberge du Père Tasse, où Henri Duhamel va tester les premières planches de ski en France. L’alpiniste lance ainsi la pratique du ski alpin dans l’Hexagone.
Ensuite c’est une succession de premières jusqu’aux Jeux de Grenoble : première ascension hivernale à ski en 1891, premier espace de ski alpin en 1893, premier refuge du CAF pour la pratique du ski en 1911, téléphérique à la Croix de Chamrousse en 1952 le plus moderne et le plus rapide du monde avec celui de la Saulire à Courchevel…
Avec les Jeux de Grenoble, en février 1968, la station des Grenoblois continue d’écrire la saga du Cirque blanc. Elle accueille l’intégralité des épreuves de ski alpin, la discipline reine des sports d’hiver. A domicile, l’équipe de France va briller au-delà des espérances de tout le pays, en raflant huit médailles, dont quatre en or. Trois pour Jean-Claude Killy qui entre dans la légende avec ce triplé jamais réitéré depuis par un Français, et une pour Marielle Goitschel en slalom.
Mais ces Jeux, voulus par le général de Gaulle et Georges Pompidou, n’ont pas qu’une dimension sportive. Comme Grenoble et ses consœurs olympiques, Chamrousse tire largement profit de cet événement en faisant alors peau neuve. Infrastructures dernier cri, axes routiers élargis et domaine skiable remodelé. Notamment la fameuse piste de Casserousse sur laquelle est tracée la technique et rapide descente olympique hommes. La station de Belledonne va pouvoir répondre à l’engouement des Français pour les sports d’hiver, popularisés par les Jeux de 1968. Chamrousse est à son apogée. D’autres destinations montagne émergent et pas seulement en France. La concurrence devient plus rude pour la station-star des Jeux de Grenoble, devenue une commune en 1989.
Chamrousse 2030
Depuis trois ans, elle planche sur son renouveau à travers un projet baptisé Chamrousse 2020-2030 qui ambitionne de lui redonner le rayonnement légué par les Jeux. Il devrait commencer à prendre forme pile 50 ans après sa consécration en 1968, à Recoin. Avant de se poursuivre à Roche-Béranger et créer, in fine, “une station quatre saisons, connectée et éco-responsable”.
Sophie Chanaron
© 1968 / Comité International Olympique (CIO) / United Archives
Une fan zone pour les JO 2018 en Corée
L’Espace 68, c’est le nom de la fan zone avec écran géant, aménagée dans la station du 9 au 25 février prochain, pour que la clientèle de Chamrousse puisse suivre les exploits des athlètes aux Jeux de Pyeongchang et porter les Bleus jusque sur les pentes et la glace coréennes !