Ancien chien d'attaque, puis sauveteur devenu aujourd'hui chien de compagnie ! ©Willy Arpin

L’icône du Petit Saint-Bernard, star de La Rosière

La Rosière organise les 3 et 4 août le premier rassemblement de chien saint-bernard. Rando-quizz, séance photo ou encore concours d’élégance sont au menu de la centaine de participants attendus. Cet ancien sauveteur des cimes est aujourd’hui un animal de compagnie attachant, dont l’histoire passe par l’hospice du Petit Saint-Bernard, situé à deux pas de la station savoyarde.

Doux et bonne pâte, le saint-bernard rivalise sans complexe avec la marmotte dans les magasins de souvenirs des Alpes. Difficile d’imaginer, pour les enfants d’aujourd’hui, que ce descendant du dogue du Tibet fut un chien d’attaque à l’époque d’Alexandre le Grand et des Romains. Au XVIIe siècle, quelques spécimens à poils courts sont utilisés pour garder les cols de montagne, lieux de passage où sévissent les brigands. Le saint-bernard devient le fidèle compagnon des soldats de Dieu, installés aux hospices du Grand et du Petit-Saint-Bernard. Les moines vont rapidement détecter le flair extraordinaire de ce chien rebaptisé en 1862 en hommage à Saint-Bernard-de-Menthon. Ils vont le dresser pour aller récupérer les voyageurs ensevelis sous la neige. Avec ses larges pattes, le chien les dégage facilement, puis leur lèche le visage et les retourne pour les ranimer. Si ça ne suffit pas, il emploie les grands moyens, se couchant sur eux pour les réchauffer ! Enfin, légende ou réalité, une fois réanimées, les victimes peuvent prendre quelques gouttes d’eau de vie ou de rhum dans le tonneau accroché au cou de leur sauveteur à poils !

Un éleveur passionné réintroduit le saint-bernard à La Rosière
Au XIXe siècle, la race est menacée d’extinction. Un croisement avec le terre-neuve donne naissance à une variante à poils longs. A l’hospice du Petit-Saint-Bernard, les moines l’apprécient ainsi, alors que leurs homologues suisses lui préfèrent le modèle à poils courts. Après la destruction pendant la Seconde Guerre mondiale de l’hospice du Petit Saint-Bernard, les saints-bernard désertent les lieux. Il faut attendre 1960 pour qu’ils y reviennent avec un éleveur passionné, Charles Clément. Avec le fondateur du Relais du Petit Saint-Bernard, Jean Arpin, il monte un élevage dans la station de La Rosière qui fait l’attraction. Il comptera plusieurs chiens primés dans les concours.
Aujourd’hui, l’élevage n’existe plus, mais les enfants et petits-enfants de Jean Arpin ont toujours des saints-bernard. Dans les équipes de secours en montagne, en dépit de sa capacité à détecter des personnes à six mètres sous la neige et à pressentir les avalanches, il a été progressivement remplacé par des espèces plus polyvalentes et à l’appétit plus raisonnable ! Il est désormais un animal de compagnie apprécié. «En organisant cette journée, dont l’idée revient à Dominique Ginet, le directeur de l’office de tourisme que je remplace temporairement, nous nous sommes aperçus que de nombreuses familles des environs possédaient un saint-bernard, c’est un peu une tradition», explique Jean-Louis Léger, ravi d’organiser un événement festif original, intimement lié à l’histoire de La Rosière et du col. « Nous avons contacté la fédération des éleveurs de saint-bernard et nous devrions rassembler entre 50 et 100 chiens dès cette première édition».
Les enfants pourront partir en randonnée avec ces compagnons infatigables, idéal pour les motiver ! Un concours d’élégance est aussi au programme, ainsi qu’un jeu sur la race saint-bernard dont la trace remonte à 3000 ans. Le champ des questions est donc vaste !
Sophie Chanaron
photo ©Willy Arpin
 

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