Pascal Vie, pdg de SSDI et gérant d'Affiniski

5 questions à Pascal Vie, pdg de Savoie Stations Développement Immobilier

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Le 21 avril, la SEM Savoie Station Participation annonçait la création de Savoie Stations Développement Immobilier (SSDI) et la reprise d’Affiniski, lancé en janvier 2015 par la Société des Trois Vallées. Elle espère ainsi apporter des solutions concrètes et faire levier pour redynamiser l’hébergement touristique en station de montagne. Les précisions avec Pascal Vie, directeur général délégué de SSP, pdg de cette nouvelle société et gérant d’Affiniski.

actumontagne : Tout d’abord, rappelez-nous qui est Savoie Station Participation (SSP) ?
Pascal Vie : Créée en 1995, la  SSP est détenu à 90% par la Département de la Savoie et 10% par SAS Développement. Aujourd’hui, elle est au capital de quinze sociétés exploitantes de domaines skiables, dont Val Thorens, Valfrejus, Arêches-Beaufort, Valloire ou encore Les Portes du Mont-Blanc. Depuis décembre dernier, SSP  est présidée par le sénateur Michel Bouvard qui avait exprimé sa volonté de créer une task force d’ingéniérie juridique, financière et commerciale pour réchauffer les lits touristiques et en créer des nouveaux à partir des mètres carrés existants et vides. Rappelons que le tourisme génère 60% du PIB de la Savoie et que l’activité des stations de montagne irrigue tout le territoire.

actumontagne : Quels sont les rôles respectifs de SSDI et Affiniski ?
Pascal Vie : SSDI est le bras armé de la SEM SSP, dont elle reprend l’activité de portage financier. C’est le volet investissement de la stratégie immobilière de SSP. Le dispositif Affiniski, lancé par S3V en janvier 2015, et désormais déployé par SSP, concerne lui les volets rénovation et commercialisation des projets immobiliers. SSDI apporte plusieurs choses aux porteurs de projets. Des partenaires économiques et financiers dans le cadre d’un tour de table, de l’ingéniérie dans l’examen du dossier, de la mise en relation entre vendeur, acquéreur, voire exploitant. Elle met aussi à leur disposition un savoir-faire, une méthodologie, une économie du projet, à travers SAS Développement, détentrice d’une vraie compétence dans la conduite d’une construction. Enfin, SSDI représente une caution pour aider à faire émerger des dossiers. SSDI n’ayant pas vocation à être un investisseur majeur et pérenne, elle sera toujours un actionnaire minoritaire dans un tour de table. Son périmètre d’action est aussi limité aux stations où la SEM SSP est actionnaire de l’exploitant des remontées mécaniques.

Avant... ©David André

... après ! ©David André

actumontagne : Ce n’est pas le cas d’Affiniski, dont le rayon géographique est plus large. Vous confirmez ?
Pascal Vie. Tout  fait. Depuis le lancement réussi de ce service dans les stations de Courchevel, La Tania et Méribel-Mottaret, nous avons été contactés par des stations de Haute-Savoie et même de l’Isère, très intéressées parce qu’Affiniski ne nécessite pas de mobilisation de capitaux. Dans le contexte actuel c’est un argument de poids pour les collectivités. Ce dispostif met à disposition des propriétaires tout un ensemble de services et de prestations sous un seul guichet : la rénovation, le conseil fiscal, l’aide au financement et la mise en relation avec des partenaires pour la location, jusqu’à une ligne de meubles gardée dans le temps pour assurer une continuité. Au départ, les propriétaires en résidence secondaire étaient notre cible, mais nous avons constaté que nous intéressions aussi les gestionnaires nationaux à l’heure du renouvellement des baux. Ainsi, nous allons mener une opération en collaboration avec Pierre et Vacances dans le cadre de la rénovation d’une résidence sur Méribel-Mottaret, nous sommes partenaires de Travel Factory qui va proposer les services d’Affiniski ou encore de maeva.com, plateforme d’échange de Pierre et Vacances.

actumontagne : Mais les propriétaires ont-ils vraiment envie de rénover leur(s) bien(s) ?
Pascal Vie : Clairement oui ! Aujourd’hui, le vrai frein à la rénovation et la location d’un bien immobilier, c’est le parcours d’obstacles qu’elles représentent. Pour une personne qui n’est pas sur place, se lancer dans un tel projet est décourageant: il faut consulter des entreprises, bénéficier d’un bon conseil fiscal, trouver un montage financier simple et rapide, sélectionner un partenaire de confiance pour louer ce bien. Avec Affiniski nous leur apportons une solution de services clé en main. Nous constatons vraiment que ce dispositif est un facteur déclenchant. Le conseil fiscal est notamment très apprécié. Il faut savoir que notre partenaire, MG, spécialistes de la fiscalité individuelle et immoblière, fait une consultation gratuite pour tous les propriétaires qui le souhaitent.

actumontagne : Une vingtaine de rénovations ont été menées la première année, combien cette année ?
Pascal Vie : L’an dernier, une vingtaine de rénovations ont effectivement été réalisées, ce qui représente une centaine de lits remis en location dans les stations de S3V.  Le retour des propriétaires est très bon. Ils nous disent avoir clairement amélioré le remplissage de leur appartement. Les multipropriétaires sont aussi incités à rénover d’autres biens ou à poursuivre la rénovation qu’ils ont partiellement entamée. Le phénomène d’entraînement se confirme, d’autant plus qu’Affiniski est perçu comme un dispositif d’intérêt général. Les gens nous font confiance. Nous devrions réaliser le double de rénovations cette année sur Méribel-Mottaret, Courchevel, La Tania, soit 200 lits remis sur le marché. Pour les nouvelles stations qui viennent d’adhérer à Affiniski et qui disposent d’un référent Affiniski local, il y a d’abord tout un travail de définition des clientèles et des besoins à effectuer.
Propos recueillis par Sophie Chanaron

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