©Mikko Lampinen La Grave IMG

« Embarquement pour l’expérience montagne »

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Depuis juin dernier, la Société d’aménagement touristique de l’Alpe d’Huez (Sata) a repris la gestion du téléphérique des glaciers de La Meije, donnant accès aux fameux vallons du même nom. Plus de 17 M€ d’investissements sont prévus pour le rénover et le prolonger. Objectif : attirer davantage de contemplatifs pour qu’ils profitent du panorama à 3600 mètres d’altitude, hiver compris. Les explications avec David Le Guen, directeur commercial et communication de la Société d’aménagement touristique de La Grave (Satg), filiale de la Sata.

Actumontagne : De quand date le téléphérique des glaciers de La Meije ?
David Le Guen : De 1976 pour le premier tronçon (Ruillans 1) reliant le village de La Grave-La Meije entre 1470 et 2400 mètres d’altitude, et de 1977 pour le second, (Ruillans 2) entre 2400 et 3200 mètres. Il a été construit par l’ingénieur Denis Creissels qui a assuré l’exploitation du téléphérique jusqu’en juin dernier. Cette remontée mécanique donne accès au domaine skiable de haute montagne hors-piste unique au monde, avec à la clé, une descente sauvage de plus de 2000 mètres de dénivelé non-stop, entre 3600 et 1470 mètres.

David Le Guen de la société d'aménagement touristique de la Grave ©Bruno Gardent

Actumontagne : La Sata s’est vu confier la Délégation de service public du site pour 30 ans. Quels sont les projets ?
DLG : Le constat est là : la remontée mécanique telle qu’elle a fonctionné pendant 40 ans, ne se suffit plus à elle même. Dans un contexte de moindre enneigement, le site, haut lieu mondial du freeride, ne peut pas miser sur la neige de culture pour ralonger la durée d’exploitation hivernale. Elle serait ici une véritable hérésie, contraire à la philosophie de ce domaine hors piste. L’idée, pour le péréniser, c’est donc de capter une clientèle piétonne et contemplative, en complément de la clientèle skieurs. Les contemplatifs ne représentent que 3% des passagers l’hiver, le site n’étant pas assez attractif pour eux, ni adapté à leur accueil.

Actumontagne : Vous souhaitez créer dans les Alpes du Sud, l’équivalent de l’Aiguille du Midi à Chamonix ?
DLG : C’est en tout cas le modèle économique à suivre. Mais La Grave restera La Grave. Nous ne voulons pas aménager les lieux façon Disneyland ! Nous pensons que les deux clientèles, skieurs et contemplatifs, ne sont pas en concurrence, mais bien complémentaires. Nous voulons offrir un véritable voyage à nos différentes clientèles, tout au long de la montée, avec la découverte des étages alpins successifs jusqu’au Dôme de la Lauze à 3600 mètres d’altitude, où seuls les skieurs ont le privilège d’accéder actuellement. Nous souhaitons que les contemplatifs profitent aussi de cet exceptionnel panorama à 360° sur les Alpes.

Actumontagne : Cela suppose la construction d’un troisième tronçon. Se confirme-t-elle ?
DLG : Le remplacement du téléski sur le glacier de la Girose par une télécabine est envisagé à l’horizon 2021. Près de 10 millions d’euros ont été budgétisés pour cela. Le téléski est de plus en plus difficile à exploiter en raison de la décrue glaciaire. Actuellement, nous tractons les skieurs avec une dameuse jusqu’au départ du téléski. Quand il est ouvert, parce que sur nos 100 jours d’ouverture en moyenne, cet appareil, lui, ne fonctionne qu’une cinquantaine de jours, en raison du brouillard, du vent ou du niveau d’enneigement. Mais avant son remplacement, nous allons scénariser nos gares.

Actumontagne : C’est à dire ?
DLG : Nous étudions avec l’agence spécialisée Hilltechnics, comment animer nos trois gares (et la future 4e du troisième tronçon) avec des espaces muséographiques autour de l’ascension du sommet mythique de la Meije. Mais aussi à installer des fenêtres paysagères vers les plus beaux panoramas ou encore des points d’accueil pour les enfants. Au niveau de la gare intermédiaire, nous avons pensé à l’installation d’un petit mur d’escalade, dont la forme évoquerait le Doigt de Dieu, le pic central de La Meije. Ces aménagements sont programmés pour l’année prochaine.

Actumontagne : Alors quoi de neuf dès cet hiver ?
DLG : La vente en ligne des forfaits pour un accès direct au téléphérique. Deux nouvelles webcams en ultra haute définition ont aussi été installées pour rendre compte de la beauté des lieux. Une à 3200 mètres, entre la gare d’arrivée et le départ du téléski, pour dévoiler un panorama à 360° sur le glacier de la Girose, le départ des Vallons, La Meije (3984 m) et le Râteau (3809 m). La seconde sur le toit de la gare intermédiaire, avec un angle à 270° entre La Meije et l’aiguille du Goléon (3427 m). Le logo a été également toiletté, avec un clin d’oeil appuyé aux couleurs des cabines icôniques du téléphérique !

Propos recueillis par Sophie Chanaron

 

 

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