Brides-les-Bains, numéro 1 du traitement thermal de l'obésité ©Pascal Lebeau

La Compagnie Lebon de Brides-les-Bains à Allevard-les-Bains

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Le Tribunal de commerce de Grenoble a validé la reprise des Thermes d’Allevard par la Compagnie Lebon, maison mère de la SET, qui exploite les Thermes de Brides-les-Bains en Savoie. L’établissement thermal isérois était géré depuis 19 ans par une SEM détenue majoritairement par la commune d’Allevard. Il était en procédure de sauvegarde depuis juin 2015. Près d’un million et demi d’euros vont être investis sur le site, en pointe dans la prise en charge de la fibromyalgie. C’est une nouvelle étape pour la Compagnie Lebon dans son déploiement dans le thermalisme en France, et qui vise aussi l’étranger.

Trois acquéreurs s’étaient portés candidats à la reprise des Thermes d’Allevard, dont La Compagnie Lebon. Cette société familiale, cotée en bourse, entend inscrire les Thermes d’Allevard, dans la continuité. « Nous avons proposé d’apurer le passif de 1,7 million d’euros sur 10 ans, de conserver l’effectif de 66 personnes, direction comprise, et d’engager un vaste programme d’investissement de 1,4 million d’euros dans les 5 ans à venir, dont 500 000 dès 2017 », explique Didier Le Lostec, directeur général de la SET, qui est loin d’être un inconnu à Grenoble. Il a dirigé il y a une petite vingtaine d’années l’hôtel Le Président (aujourd’hui hôtel Mercure Président). « Le site d’Allevard, qui accueille près de 4000 curistes par an, a de l’avenir, ses difficultés passées n’étant pas liées à l’exploitation, mais au manque de moyens ».

Le bâtiment historique des Thermes d'Allevard ©Rhone-Alpes-thermal

Les investissements importants programmés par la Compagnie Lebon vont donc donner un nouveau souffle aux Thermes  d’Allevard, qui ont développé des protocoles innovants dans les pathologies qu’ils traitent. Notamment vis à vis de la prise en charge de la fibromyalgie (Ndlr :douleurs musculaires diffuses accompagnées de fatigue et de troubles du sommeil).
« Les deux établissements vont jouer à fond la synergie », indique le patron de la SET, qui a fait de Brides-les-Bains la station thermale numéro 1 en France sur l’amaigrissement. Ses équipes vont apporter leur expertise à celles d’Allevard en matière de commercialisation des cures conventionnées, mais aussi des cures grand public, qui ont le vent en poupe. L’activité du spa d’Allevard, ouvert pour la première fois cette saison de ski 2016, a d’ailleurs très bien fonctionné, constate Thierry Thomas, le directeur des Thermes d’Allevard.
A une échelle moindre que Brides, reliée au domaine skiable des 3 Vallées (Méribel, Courchevel, La Tania, Les Menuires, Val Thorens), Allevard, commune support du Collet d’Allevard, peut développer un modèle de destination touristique équivalent. Surtout si le projet de liaison câblée entre la station thermale et la station d’altitude, portée par le maire d’Allevard, Philippe Langenieux-Villard, les commerçants et les hébergeurs, se concrétise. Un projet que le repreneur des Thermes d’Allevard appelle de ses vœux.

Thierry Thomas, directeur des Thermes d'Allevard, Muriel Lapeyre, directrice des Thermes d'Uriage et Didier Le Lostec, pdg des Thermes de Brides-les-Bains

Avec cette acquisition, le groupe Lebon marque sa volonté d’étoffer son pôle « hospitalité » (ses deux autres pôles sont la finance et l’immobilier). Une marque est d’ailleurs lancée pour représenter cette activité qui pèse 17 millions d’euros (Brides + Allevard) : Les Sources d’Équilibre, désormais 5e acteur du thermalisme en France. C’est aussi sous cette bannière et autour du concept de medical spa que le savoir-faire du groupe va partir à la conquête de l’international, notamment le Maghreb et les pays du Golfe.

Sophie Chanaron

A Allevard, regroupement  sur un seul site
Aujourd’hui, l’activité thermale, qui démarre grosso modo en avril et se poursuit jusqu’en décembre, s’exerce dans deux espaces : le bâtiment historique Niepce et le bâtiment de rhumatologie. Tout sera regroupé dans ce dernier, plus récent, en mesure d’accueillir un plateau de 5000 personnes. Le bâtiment Niepce, classé, sera revalorisé dans les prochaines années, probablement en hébergement, Allevard étant sous équipé en la matière.

Uriage, l’autre station thermale iséroise
Propriété du groupe espagnol Puig (parfums et cosmétiques de luxe), qui a repris le laboratoire Uriage en 2011, les Thermes d’Uriage sont eux aussi en pleine rénovation. Le 2 mai prochain, l’établissement thermal ouvrira complètement transformé, notamment pour assurer un meilleur accueil de ses 4500 curistes. 1,3 million d’euros ont été investis dans ces travaux qui s’achèveront complètement en 2017. Accompagnement et éducation thérapeutique sur le psoriasis et l’eczéma ainsi qu’une cure de soins de la peau spécial post-cancer sont les grandes nouveautés de la saiso 2016.

+6% pour le thermalisme en Rhône-Alpes
Le thermalisme en Rhône-Alpes Auvergne, est l’une des priorités des élus de la nouvelle Région Auvergne-Rhône-Alpes. Il représente  :
24 stations thermales
130 000 cures
100 millions de CA consolidés en progression de 6% en 2015
232 millions d’euros de retombées économiques
18000 emplois dont 2200 directs.
Un grand plan thermal 2016-2020 a été lancé cet hiver et vise à soutenir le développement des stations thermales dans leur modernisation et leur diversification, pour accroître l’emploi (+500 emplois) et doubler leur fréquentation d’ici à 5 ans

 

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