A l’heure des 40 ans de l’aéroport isérois et du lancement de la saison d’hiver, le Conseil général de l’Isère vient de renouveler sa confiance à la SEAGI, la société d’exploitation de l’aéroport de Grenoble-Isère, en lui accordant à nouveau la gestion de la plateforme pour une période de 15 ans.
Inauguré pour les jeux olympiques de 1968, l’aéroport de Grenoble a vu son trafic passagers progresser régulièrement jusqu’en 1989 pour atteindre un niveau historique de 410 000 passagers. Ensuite, et jusqu’en 2003, la plateforme iséroise a subi de plein fouet la concurrence du TGV et vu sa fréquentation baisser sensiblement. Lorsqu’en 2002, le Conseil général de l’Isère en devient le propriétaire, le trafic n’excède pas 170 000 passagers. Les plus pessimistes parient sur la fermeture de l’infrastructure, d’autant qu’à quelques kilomètres de là, l’aéroport de Satolas (futur Saint-Exupéry) est en pleine expansion. C’était sans compter la mobilisation d’une poignée d’élus de la Bièvre et une décision clé du Conseil général. Sous l’impulsion d’André Vallini, la collectivité territoriale va en effet confier l’exploitation de l’aéroport à la SEAG*, une société privée gérée à 50/50 par Vinci Airports et Kéolis, via une délégation de service publique. Un partenariat public/privé inédit, qui depuis, a fait des émules. Au cours de cette première « DSP », l’aéroport et son trafic passagers vont considérablement évoluer. Après le retrait d’Air France et la fermeture de la ligne Grenoble-Paris, les gestionnaires, en accord avec leur tutelle, décident de repositionner l’aéroport sur les vols low costs et charters. Une réorientation pertinente, qui va rapidement porter ses fruits d’autant qu’en parallèle, le Conseil général investit en masse. Entre 2004 et 2008, le trafic passagers va pratiquement tripler. Le cap historique des 500 000 passagers, fixé au départ par le Conseil général, est franchi l’hiver dernier.
Avec la nouvelle convention signée entre la SEAGI et le Conseil général, l’objectif des 890 000 passagers est visé d’ici à 2023, année d’échéance du contrat. Pour y arriver, les opérateurs entendent développer de nouvelles destinations régulières et charters, miser sur l’aviation d’affaires, qui a doublé depuis 2005. Autre ambition sur la période, l’instauration, depuis l’aéroport, de dessertes directes avec les stations de ski, afin d’améliorer le service aux passagers. Aujourd’hui, les transports publics conduisent les passagfers à la gare de Grenoble où ils doivent reprendre un autre bus en direction des stations. Une rupture de charge qui n’incite pas les voyageurs à privilégier les transports en commun.
Pour cet hiver 2008-2009, 17 destinations régulières, dont trois nouvelles (Kerry, Newquay et Plymouth), sont opérées sur Grenoble. Côté charters, à noter l’ouverture de vols en provenance de Jersey et Guernesey ainsi que l’accueil de deux nouveaux tours opérateurs, Ski Olympic et Le Ski. La SEAGI attend quelque 450 000 passagers sur la saison hivernale, qui reste le pic d’activité de l’aéroport Grenoblois.
Sophie Chanaron
*Société d’exploitation de l’aéroport de Grenoble