La salle Cristal des Saisies était pleine ce 1er septembre, pour le 3e Mountain Debrief où les professionnels de la montagne, la saison d’été à peine achevée, en dressent un premier bilan, à l’instigation de l’Union Sport et Cycle, en partenariat avec France Montagnes. Si la montagne s’en sort plutôt bien au global, sa fréquentation reste loin derrière celle de 2003, avec son pic historique supérieur à 25,5 millions de nuitées en Savoie Mont-Blanc, première destination montagne française, contre un peu plus de 22 millions cet été.
Les hébergements marchands enregistrent dans ce territoire nord-alpin une progression de 3%, boostés par l’afflux des estivants sur les plages de ses quatre grands lacs, les sites d’altitude ne progressant que d’un point. Dans les Hautes-Alpes, la progression de la fréquentation elle, atteint 5% avec 9, 45 millions de nuitées. Les grands sites et notamment le lac de Serre-Ponçon, tirent cette croissance, ainsi que les grands événements, Tour de France en tête, avec 450 000 spectateurs qui ont assisté aux épreuves, dont 34 % de séjournants. Au 15 août, le département rattaché à la région Provence-Alpes-Côtes d’Azur, a même triplé sa population qui s’élève à environ 144 600 habitants, a rappelé Yvan Chaix, le directeur de son agence de développement économique et touristique, qui depuis deux ans capitalise donc avec succès sur ses grands sites et son programme événementiel.
Dans la majorité des massifs, la moitié des nuitées se concentre désormais sur le mois d’août, au détriment de juillet, à la peine depuis plusieurs années. Il est en passe d’être dépassé par les ailes de saison ! Un problème accentué cette année par un calendrier des congés scolaires qui a donné le coup d’envoi des grandes vacances à mi-juillet.
Les professionnels ont rappelé combien la saison estivale est cruciale pour la montagne et qu’il ne fallait pas se satisfaire de ce bilan. La destination a tout pour plaire et dispose de formidables marges de manoeuvre. “Elle ne doit pas être une variable d’ajustement comme elle l’est encore trop souvent”, a jugé Vincent Rolland, co-président de Savoie Mont-Blanc Tourisme, allusion au fait que les 2/3 du chiffre d’affaires des professionnels de la montagne se réalisent l’hiver. Et Jean-Marc Silva, directeur de France Montagnes, de marteler “La saison d’été est le garant de la qualité de la saison d’hiver. Il faut en faire sa promotion pendant l’hiver, quand nos hôtes du monde entier sont présents, car ils n’imaginent pas à quoi ressemble la montagne l’été et tout ce qu’on peut y faire”. Sans compter qu’en misant aussi sur l’été, les professionnels peuvent fidéliser leurs saisonniers. A la clé du personnel plus impliqué et donc un meilleur niveau de qualité de service.
Le VTTAE, vrai vecteur de croissance
Selon un échantillon de magasins adhérents à l’Union Sport et Cycle, 50% des magasins ouverts l’été en station, ont enregistré une hausse de leur chiffre d’affaires, c’est 20% de plus que l’an dernier. 37% une baisse, un recul de 8 points 12,5% qui stagnent, moitié moins qu’en 2016. La location de VTTAE participe à cette hausse du chiffre d’affaires des commerces de sport, à côté de la vente de textile et de chaussures de trail. Aujourd’hui, 60% de location de VTT se concentrent sur les VAE. Au sein de l’USC, on croit beaucoup à l’assistance électrique comme vecteur de fréquentation des stations, notamment par les femmes, cilble plutôt vélo de route, mais que le VAE pourrait la faire passer au VTT, sous réserve d’aménagement d’itinéraires adaptés au VAE.
Les Moniteurs Cyclistes Français, qui témoignent d’une assez bonne saison grâce à un fort mois d’août, confirment la percée du VTTAE. 40% des écoles MCF proposent des prestations autour de ce type de deux-roues, contre 11% l’an dernier ! Le VTTAE pèse maintenant 25% du CA, précise Julien Rebuffet, directeur des Moniteurs Cyclistes Français, satisfait des investissements qu’engagent de plus en plus de station pour démocratiser la pratique du VTT en général. “La descente n’est aujourd’hui plus réservée à l’élite, il y a des aménagements pour descendre en famille, sans avoir trop de technique ou de vélo spécifique, grâce à l’aménagement d’itinéraire très peu pentus”.