Alors que les vacances d’hiver s’achèvent ce week-end, l’heure est au premier bilan. Et sans surprise, il est mauvais, même s’il cache de grandes disparités selon les massifs et les catégories de stations de montagne.
Selon le baromètre de l’ANMSM, la fréquentation est en baisse de 48 points par rapport aux vacances d’hiver de 2020, avec un taux d’occupation des hébergements pour les quatre semaines de 33% en moyenne. Le chiffre d’affaires quant à lui plonge de 90%.
Ces chiffres confirment combien le tourisme hivernal en montagne est dépendant de la pratique du ski alpin ou de descente. Bien sûr, certains sites, notamment ceux près des grands centres urbains comme Grenoble, Annecy et Chambéry, ont été pris d’assaut, notamment les week-ends, posant questions pour beaucoup sur la pertinence de l’argument sanitaire de la fermeture des remontées mécaniques…
Alors oui, les vacanciers présents n’ont pas hésité à troquer les skis alpins contre les skis de fond, les raquettes, voire les skis de randonnées quand ils en trouvaient. Les familles ont plébiscité le chien de traineau, les escapes games en autonomie, montrant que la montagne multiactive est dans l’air du temps. Mais ces activités rapportent peu en terme de recettes par rapport au ski alpin.
« A la fin de la saison, nous n’aurons pas les recettes du ski alpin, les aides promises par le gouvernement ne sont toujours pas arrivées et certaines stations sont aujourd’hui en très grande difficulté », rappelle Jean-Luc Boch, le président de l’ANMSM.
L’instance veut néanmoins voir une raison d’espérer dans des lendemains meilleurs, avec une montagne qui reste attractive pour une majorité de Français. L’heure est à la relance, mais aussi à l’accélération de la transformation du modèle des stations tricolores, trop monoproduit malgré tout.
L’Agence Savoie Mont-Blanc, par exemple, porte le programme de prospective Demain Savoie Mont-Blanc. Il démarre courant avril et mettra à contribution tous les acteurs de la montagne pour imaginer une destination plus durable sur tous les fronts et pas seulement celui du réchauffement climatique. Le fruit de cette réflexion sera restitué à l’automne 2021.