Des dameuses qui marchent au fumier !

Pour faire face à l’augmentation du prix du gasoil à cause de la guerre en Ukraine, plusieurs stations de ski savoyardes vont faire fonctionner leurs dameuses au GH-3, dès cette fin de saison. Ce bio-carburant, mis au point par la société tarnaise ARM Engineering, peut, entre autres procédés de fabrication, être obtenu à partir de la méthanisation des biomasses. Autrement dit, on peut utiliser les résidus agricoles, le fumier ou les déchets compostables pour produire ce biocarburant. Même s’il faudra au préalable équiper les dameuses d’un module électronique dont le coût est estimé entre 1800 et 2500 euros – à l’instar du boitier qu’on installe dans le moteur d’une voiture pour utiliser de l’Ethanol E85 – l’investissement pourrait être rapidement rentabilisé, le GH-3 ne coûtant que 35 centimes du litre à produire !

Les vaches savoyardes vont investir les alpages un peu plus tôt que d’habitude © Pierre Crépy

Et contrairement à l’E85 (qui contient 15 % d’essence), le GH-3 n’émet aucune particule fine ni dioxyde d’azote. C’est donc aussi pour cela qu’il séduit particulièrement ces stations pionnières, qui ont toute signé, en octobre 2020, la charte des 16 éco-engagements de Domaines Skiables de France, afin d’atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2037. Si les vallées savoyardes ne manquent pas de fumier, encore faut-il acheminer cette matière première jusqu’aux stations. Conscientes que multiplier les allers-retours en camion entre les vallées et les stations pour se fournir en fumier serait un non-sens économique et écologique, les exploitants des domaines skiables concernés ont obtenu des agriculteurs avec lesquels ils travaillent en bonne intelligence, que ceux-ci avancent de quelques semaines l’emmontagnée (la migration des vaches de leurs étables en plaine vers les alpages). Avec les troupeaux déjà sur place, le gain de temps, d’argent et d’émissions de C02 sera considérable !

Séduite par cette idée, une communauté de communes du département, qui projette de construire, à l’été 2023, un grand aquarium abritant exclusivement des poissons des grands lacs alpins, s’est rapprochée d’ARM Engineering afin de savoir si la société tarnaise était en mesure de fabriquer également de l’électricité à base de fumier, pour faire fonctionner l’éclairage des différents bassins.

Photo de une : © Actumontagne

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