Présenté à l’IF3 cet automne, le film Désescalade questionne l’avenir de la montagne et de l’alpinisme avec des témoignages sur l’évolution de la pratique et notamment sa concentration dans des sites et itinéraires incontournables. Sans donner de solution, ni une vision radicale, ce micro-trottoir d’altitude lance le débat notamment sur ce milieu fragile sous pression.
Une surconcentration sur les itinéraires vitrine ?
La surfréquentation ou plutôt la surconcentration du tourisme et des loisirs alpins questionnent en ce moment dans un contexte où l’enjeu de la sobriété se fait de plus en plus prégnant. Si la montagne a toujours engendré des visions antagonistes, avec l’exploitation d’un côté et une vision plus wilderness de l’autre, 2024 pourrait être un point de bascule vers une désescalade ? C’est en tout cas la question que pose ce court métrage, créé par Julien Geay et Eliott Nicot. À travers des témoignages filmés au hasard de leurs sorties entre le massif des Écrins et le massif du mont Blanc, le film questionne notamment la pratique de l’alpinisme contemporain, qui semble se concentrer sur les spots incontournables.
On y rencontre bien sûr différentes visions d’une montagne qui parfois devrait se mériter ou qui, au contraire, devrait remettre en cause cette vision élitiste. Un skieur et un alpiniste ne sont-ils pas en fait que des usagers et consommateurs différents d’un même espace fragile ? Chacun laisse sa trace quoi qu’il en soit…
Le débat se poursuit…
À travers de très belles images, Désescalade, tout comme d’autres films, pose la question des limites de la pratique outdoor dans un milieu fragile. Le débat continue dans les commentaires de la vidéo, notamment sur YouTube, où certains incitent au vagabondage en montagne quand d’autres arguent que la concentration est un moindre mal, puisqu’elle rend les secours plus efficaces et sauvegarde le reste du territoire… Ce qui fait consensus par contre, c’est que les images sont belles, et donnent envie de sortir de chez soi pour regagner l’altitude.