Armelle Rolland devant la patinoire olympique de Pralognan

3 questions à Armelle Rolland, maire de Pralognan-la-Vanoise

Depuis la fin du mois d’octobre, Pralognan-la-Vanoise a repris à Labellemontagne, la gestion de son domaine skiable et de son centre aqualudique. Les explications d’Armelle Rolland, première magistrate de la commune de Tarentaise depuis 2014.

 

Actumontagne : Vos prédécesseurs avaient confié à Labellemontagne, la DSP du domaine skiable et du centre aqualudique de Pralognan. Celle-ci a pris fin d’un commun accord le 31 octobre dernier. Une nouvelle ère commence pour Pralognan ?

Armelle Rolland : Tout à fait ! Notre SEM communale (Sogespral) reprend donc la gestion du domaine skiable, dirigé désormais par Jérôme Verne. Par contre, pour le centre aqualudique, cette reprise est transitoire. Nous le remettrons en DSP à partir de novembre 2017, car il faut des professionnels à la tête d’équipements comme ceux-ci. La patinoire requière des compétences très techniques et spécifiques. Il faut aussi avoir un bon réseau pour faire venir des clubs. Nous sommes en train de rédiger le cahier des charges pour lancer la DSP début 2017. Nous avons recruté Xavier Boehler, un spécialiste de la glace qui a dirigé plusieurs patinoire, dont celle de Grenoble, pour prendre la direction de notre centre aqualudique.

Actumontagne : Ce complexe sportif est un héritage des Jeux olympiques d’Albertville. Son coût n’est-il pas prohibitif pour une commune de votre taille ?

Armelle Rolland : Hôte des épreuves de curling en 1992, la patinoire s’est vu rejointe par une piscine, un gymnase, un mur d’escalade, une salle de musculation, un spa… Cet outil est donc très important pour le tourisme, mais aussi pour la population permanente. Ce complexe est le seul équipement sportif ouvert à l’année et toutes les familles pralognanaises en profitent largement à l’intersaison et heureusement, parce que sont elles qui le payent encore aujourd’hui ! Mais, il ne met pas à mal notre budget communal. C’est un lieu de vie très animé à l’année et notre équipe a vraiment la volonté de s’appuyer sur lui pour valoriser notre destination. En commercialisant notamment ses équipements vers les clientèles de niche, et pas en les cantonnant aux activités d’après-ski. Gérer un tel équipement n’était pas le cœur de métier de Remy Loisirs, gestionnaire de domaines skiables. Nous pensons qu’avec des spécialistes, notre outil a du potentiel. Nous avons déjà passé des conventions avec la ligue Rhône-Alpes de hockey pour le hockey mineur (de 12 à -18 ans). Leur venue et celle de leurs accompagnants font travailler nos hébergeurs, nos restaurateurs. Pour nous, c’est un formidable vecteur de communication.

Quels sont les projets à venir à Pralognan ?

Armelle Rolland : Nous n’avons pas de projets de création de lits dans l’immédiat. Nous avons presque 10 000 lits touristiques, ce qui est énorme, et ils représentent un large panel d’hébergements : résidences de tourisme, hôtels, centres de vacances, camping… Notre domaine skiable est contraint avec le Parc national de la Vanoise tout autour et les risques naturels qui nous empêchent de faire de nouvelles pistes. On ne peut donc pas continuer à créer des lits. Notre axe de développement, c’est le réchauffement de lits existants. Nous menons dans cette optique, une action avec l’APTV (Association du Pays Tarentaise Vanoise) appelée Coach Copro, en partenariat avec Atout France, pour rénover une copropriété en plein centre du village. Nous allons aussi mettre en place un label pour encourager les propriétaires à rénover leur appartement et à le remettre en marché.

Propos recueillis par Sophie Chanaron

 

Jean-Yves Remy

Pdg de Labellemontagne

jean-Yves Remy © Philippe Stirnweiss

Le groupe Labellemontagne aura été délégataire du domaine skiable de Pralognan et de son centre aqualudique, pendant un petit peu plus de 10 ans. Son patron explique la sortie de son groupe de la DSP de Pralognan: « Nous étions dans un équilibre économique précaire, essentiellement en raison de l’exploitation déficitaire du complexe olympique. L’ancienne équipe municipale nous aidait à maintenir à flot l’entreprise. Nous comptions surtout sur la création de lits touristiques pour nous y retrouver financièrement, car cet équipement s’inscrit dans un périmètre concurrentiel. Les stations voisines sont en effet déjà toutes bien équipées en la matière. Or la nouvelle équipe élue en 2014, a fait le choix de réchauffer les lits existants plutôt que d’aménager des lits neufs. Une initiative louable, mais dont les effets bénéfiques sur la fréquentation sont à bien plus long terme. Les conditions d’exploitation n’étant donc plus réunies et la commune souhaitant reprendre la gestion de cet outil et de son domaine skiable, nous avons convenu de cesser notre délégation. Nous avons tenu à ce que cette sortie de DSP se passe bien. C’est pour cela que nous avons accepté d’assurer encore la dernière saison estivale et jusqu’au 30 octobre dernier, en dépit des coûts engendrés ».

 

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