Troisième des descentes de coupe du monde de Cortina d’Ampezzo et Lenzerheide l’hiver passé, Marie Marchand-Arvier, 22 ans, incarne l’avenir du ski français. Au-delà de ses performances sur les pistes, la skieuse des Contamines-Montjoie impressionne par sa lucidité et sa sérénité, dans la victoire comme dans les moments plus difficiles.
Dans la lignée de ses podiums de l’hiver dernier, Marie a commencé la saison en signant fin novembre une belle 9ème place lors de la descente de Lake Louise (Canada). La suite a été un peu moins brillante : 22ème à Aspen, 15ème à St Moritz, abandon à Sankt-Anton et 21ème à Cortina . La skieuse des Contamines s’est bien reprise en fin de saison, en obtenant une huitième place à Saint-Moritz (qui accueillait deux étapes de coupe du monde cet hiver), une neuvième place à Crans-Montana et une douzième à Whistler. « Evidemment, c’est un peu décevant car quand on a goûté au podium, on veut y retourner. Mais il y a quand même eu du positif comme à Sankt-Anton où j’étais 2ème au dernier intermédiaire avant de tomber ».
Elle est comme ça Marie, préférant voir le verre à moitié plein plutôt qu’à moitié vide. Du haut de son mètre soixante-quatre, elle serait trop petite pour briller en descente ? « C’est sûr que je ne suis pas avantagée sur les parties plates, mais j’ai d’autres qualités. » Lors des championnats du monde de Val d’Isère, l’an prochain, elle n’aura que 23 ans. Trop jeune pour briguer un podium en descente, une discipline qui requiert beaucoup d’expérience ? « Je ne pense pas que ces mondiaux arrivent trop tôt pour moi. Je considère plutôt cet événement comme une formidable opportunité de passer un cap et de m’éclater encore plus. »
Positiver, toujours positiver… Adepte de la méthode Coué, la skieuse des Contamines ? Non, car elle sait aussi se remettre en question : « Je me suis peut-être mis un peu trop de pression cet hiver. Inconsciemment, je me suis trop focalisée sur des objectifs chiffrés – être régulièrement dans le top 10 avec un ou deux podiums – au lieu de me concentrer sur des objectifs techniques ou physiques. Or de bons résultats sont la conséquence de la réalisation de tels objectifs, pas l’inverse. » Souhaitons donc simplement à Marie de prendre du plaisir sur les skis, c’est à cette condition qu’elle retrouvera le podium. …
Martin Léger