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Charles Hedrich repart pour un aller-retour !

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A 54 ans, l’aventurier tout terrain qui vit en partie sur les hauteurs de Saint-Gervais en Haute-Savoie, va tenter un nouveau défi, totalement inédit : l’aller-retour de l’Atlantique à la rame en solitaire, sans escale et sans ravitaillement. Déjà détenteur du record de la traversée de l’Atlantique à la rame en 36 jours et 6h23 en 2007 sur l’itinéraire Sénégal/Brésil, ce touche-à-tout insatiable, estime avoir une chance sur deux de réussir cette première mondiale.

actumontagne.com : Qu’est-ce qui vous a séduit dans cette nouvelle aventure pour laquelle vous allez rester en mer au moins six mois ?
Charles Hedrich
: Plusieurs choses. J’ai le profil qui correspond. Autant pour l’UTMB que j’ai fait l’an dernier – 149e au finish- je n’ai pas le gabarit adéquat car je suis trop grand, autant pour ce défi à la rame, ma taille est un atout. Deuxièmement, en traversant l’Atlantique à la rame, on ne peut pas être plus proche des éléments ! Et cela me tient à cœur, en qualité de président-fondateur de l’association Respectons la Terre. Troisièmement, ce défi n’a jamais été tenté et ça, c’est une motivation supplémentaire pour moi. En plus, je pense vraiment que ce défi est dans mes cordes.

actumontagne.com : Avez-vous suivi un entraînement particulier et intensif ?
Charles Hedrich : Pas vraiment ! En 2011, j’ai enchaîné différentes épreuves sportives comme la Pierra Menta en ski, l’Ironman de Nice et l’Ultra Trail du Mont-Blanc à Chamonix. Mais ce défi à la rame est moins physique que celui que j’ai fait avec Arnaud Tortel en 2009, la première traversée Pôle Nord-Groenland en autonomie en 62 jours. Cette double traversée à la rame représente un effort de longue durée pour lequel je n’ai pas besoin d’être particulièrement affûté. La rame est une activité assez ingrate, lancinante, répétitive, qui exige plus de discipline que de force. Pour ce défi, je ne m’impose aucun rythme particulier car je ne vise pas de record. Je compte ramer entre 10 et 14h par jour. Le seul entraînement indispensable c’est celui de ramer un peu d’ici à mon départ, pour me faire la corne des mains et éviter d’avoir des ampoules !

actumontagne.com : Quels sont les risques que vous craignez le plus pendant cette double traversée ?
Charles Hedrich : Le gros grain, bien sûr avec le risque de chavirer, quasi-certain au moins une fois sur cette traversée. Casser quelque chose et notamment le gouvernail, fait aussi partie des risques envisagés. Par contre je ne crains ni les collisions, assez rares à la rame, ni la lassitude de l’exercice car j’ai une bonne expérience en la matière, et je vais aussi m’imposer une vraie discipline. Et puis, contrairement à la voile, on dort plutôt bien à la rame, ce qui permet de récupérer.

actumontagne.com : Parlez-nous de ce bateau, est-ce le même que celui de 2007 ?
Charles Hedrich : Non, car mon rameur de l’époque qui visait à établir un record, est trop dangereux en cas de chavirage car son retournement n’est pas facile. J’ai acheté à des Anglais un rameur capable de se retourner très facilement si je chavire. Il est aussi plus long, 7 mètres, et dispose d’une surface habitable d’1 m² ainsi que d’un pilote automatique alimenté par des panneaux solaires et une éolienne.

actumontagne.com : Vous êtes en autonomie totale. Quelles quantités de vivres emportez-vous ?
Charles Hedrich : Vu que je vais passer environ six mois en mer, je vais embarquer 180 kg de nourriture, essentiellement lyophilisée. C’est Arnaud Tortel qui va me préparer les rations quotidiennes d’un kilo environ, réparties en deux repas par jour. Je n’emporte pas d’eau, car je suis équipé d’un désalinisateur d’eau de mer.

actumontagne.com : Quand comptez-vous partir et quel itinéraire allez-vous suivre ?
Charles Hedrich : La date exacte n’est pas encore fixée mais ce sera probablement fin juin, voire début juillet. Je vais partir des côtes de l’Amérique du Nord, traverser l’Atlantique d’Ouest en Est pour descendre jusqu’aux îles Canaries, en longeant les côtes françaises, espagnoles, portugaises et africaines jusqu’au Cap Vert, avant de repartir vers l’Ouest pour arriver au Brésil, sans doute en Amazonie, ou selon les conditions aux Antilles en décembre prochain.

actumontagne. com : Quel est le budget de l’expédition et qui le finance ?
Charles Hedrich : L’enveloppe avoisine les 100 000 €. Je suis soutenu par le Club des Entrepreneur de la Seine-Saint-Denis et par d’autres entreprises comme LH2 ou Photowatt.
Propos recueillis par Sophie Chanaron

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