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Claude le magicien, des Alpes au Brésil

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Depuis le début des années 2000, le Grenoblois Claude Brun a fait de sa passion pour la magie, son métier. En solo ou avec son comparse Jérôme Helfenstein, il se produit partout en France, mais aussi en Europe et bientôt à Taiwan ainsi qu’au Brésil. Nous l’avons rencontré chez lui à Saint-Hilaire-du-Touvet, en Chartreuse, où il se ressource et prépare ses tournées.

De retour de gala, Claude Brun, alias Claude le magicien, vient respirer avec bonheur le bon air de Saint-Hilaire-du-Touvet, haut-lieu du parapente, où il a élu domicile avec sa famille.  Installé face à la chaîne de Belledonne, il recharge les batteries en admirant la beauté du paysage, et en profitant de ses enfants. « Ici, à la montagne, je redescends sur terre, c’est indispensable pour mon équilibre », explique celui qui, il y a à peine plus de 20 ans, n’imaginait pas devenir un magicien professionnel.  «Gamin, j’étais fasciné par les tours de cartes que faisait mon père, et puis un jour, ma grand-mère m’a offert un livre de magie dans lequel j’ai appris quelques numéros que je présentais lors de spectacles improvisés devant la famille», se souvient-t-il, des étoiles plein les yeux ! Cet engouement pour l’art de l’illusion ne faiblira pas en grandissant.

Un loisir jusqu’en 2000
Adolescent, il rejoint la société de magie de Grenoble où artistes amateurs et pros se côtoient. «Pour y entrer, il faut être parrainé et passer un examen où tu présentes un tour parlé, un tour en musique et un tour avec de la manipulation », détaille Claude, dont le parrain fut le magicien Jo Maldera. «Seuls les passionnés sont acceptés dans ce club, les curieux doivent passer leur chemin ! ». Au contact de ses pairs, et notamment de Bernard Gil qui lui met le pied à l’étrier, Claude Brun parfait sa connaissance et sa pratique de la magie. Celle-ci reste néanmoins un loisir jusqu’à la fin des années 90. Sa dextérité à manier les cartes, son sens du spectacle, ses facéties de comédien font mouche auprès de ses amis. Puis, il se produit pour des amis d’amis dont il anime les soirées. Progressivement, le cercle de ses commanditaires s’élargit. « De fil en aiguille, j’ai glissé vers le professionnalismr car les demandes augmentaient. En 2000, je suis donc passé semi-professionnel, conservant mon travail à l’hôpital à mi-temps, au cas où».

Intermittent du spectacle, il enchaîne les close-up, cette magie de proximité où il excelle. Sa notoriété continue de s’accroître.  En 2003, il crée avec succès un spectacle de magie pour enfant qui régale aussi les parents. Un numéro que l’artiste joue toujours. « En 2005, encouragé par mon entourage, j’ai décidé de lâcher mon job d’infirmier pour devenir artiste-magicien à 100%. A partir de là, les portes se sont ouvertes et j’ai pu vivre de ma passion».

Plusieurs personnes ont contribué à cette reconversion professionnelle. «Les frères Cazeneuve, journalistes au Dauphiné Libéré par exemple. Patron du Critérium du Dauphiné, Thierry m’a permis de me produire sur cinq Critérium du Dauphiné où j’ai rencontré beaucoup de monde». Autre rencontre déterminante, celle avec Jérôme Helfenstein, lui aussi au club de magie de Grenoble. « Nous avions la même vision moderne de la magie », résume-t-il.


Vice-champion du monde
En 2006, ils écrivent un spectacle à quatre mains, Voyageurs égarés, qu’ils jouent à Avignon, au festival Les Fondus du Macadam à Thonon-les Bains et dans plusieurs stations de ski. En 2010, ils récidivent avec Les Chapeaux Blancs, un numéro de théâtre noir très visuel et particulièrement bluffant pour le public (photo ci-dessus). Il va retenir l’attention de Patrick Sébastien, à qui les deux magiciens ont envoyé une vidéo de leur spectacle. L’animateur les invite à se produire dans son émission Le plus Grand Cabaret du Monde sur France 2. Les sollicitations s’enchaînent alors : Bobino, le Noël de l’Elysée, Mogador, jusqu’à cette sélection pour le Congrès International de la Fédération Internationale des Sociétés Magiques en juillet 2012 à Blackpool en Grande-Bretagne. Considéré comme le championnat du monde de la magie, cet événement réunit des magiciens des quatre coins de la planète. Le numéro de Claude et Jérôme y fait un triomphe, décrochant le titre de vice-champion du monde de magie dans la catégorie générale. Une belle consécration pour le duo qui présentera les Chapeaux blancs à Taiwan en mai et au Brésil en août prochain. Avant cela, Claude va tourner en solo. Il est notamment le Monsieur Loyal de la Nuit de la magie à Bourgoin-Jallieu ce 12 avril et va se produire au Cabaret Magique à Seyssel en Haute-Savoie. 


Entre ses multiples tournées, de retour dans son antre haut perché de Saint-Hilaire, il va poursuivre l’écriture d’un nouveau numéro personnel et travailler les techniques qui lui permettront de le réaliser. « Je veux sortir des sentiers classiques de la magie, jouer sur la mise en scène et l’ambiance, plutôt que sur les objets ». Une magie contemporaine, conviviale, interactive dont il semble avoir transmis le virus à son fils aîné, Clément. «Il m’a beaucoup accompagné sur les spectacles. Il travaille sur la manipulation des cartes et se révèle plutôt doué », témoigne Claude Brun qui n’écarte pas l’idée d’un duo père-fils. Une façon de prolonger cette passion enfantine qui ne l’a jamais quittée.
Sophie Chanaron

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