Organisées depuis neuf saisons, les sessions Free respect ont pour vocation de sensibiliser et d’informer les riders sur les risques du ski hors piste sans stigmatiser cette pratique courante. Une animation phare de l’office de tourisme.
actumontagne.com : Aux Deux-Alpes, la question du ski hors n’est donc pas taboue ?
Gilles Vanheule : « Absolument pas ! Nous avons choisi de ne pas nous voiler la face par rapport à la question du ski hors piste. Ça ne sert à rien de dire aux gens de ne pas sortir des pistes parce que c’est dangereux. Il y a et il y aura toujours des amateurs de neige vierge. Notre rôle est donc de les informer sur les dangers qu’ils encourent en skiant en dehors des pistes de façon pédagogique et surtout pas culpabilisante pour qu’ils agissent en connaissance de cause et en toute conscience.
actumontagne.com : Comment est née cette animation hebdomadaire Free Respect ?
G.V : En 2000, à l’occasion d’une compétition de freeride, le service animation de la station, avec l’appui de guides, de riders pro, du météorologue du service des pistes, a initié des ateliers autour de la manipulation du matériel de sécurité, dont les ARVA, appareils de recherche de victime d’avalanche. Progressivement, ces ateliers ont pris place dans l’animation hebdomadaire de la station pour constituer aujourd’hui l’un de ses moments phares. Ils se déroulent désormais sur deux jours et associent à la pratique sur le terrain, une partie théorique. Tous les lundis soirs, projection d’un film sur le sujet et débat avec les professionnels de la montagne (un guide, un nivologue pour apprendre les notions de base sur la neige, et des riders expérimentés). Ils répondent aux questions des skieurs. Beaucoup de parents assistent à cette présentation. La participation à la soirée est indispensable pour suivre la deuxième partie de l’atelier le lendemain. Celle-ci consiste en une simulation d’une recherche de victime d’avalanche et en une sortie hors piste avec un guide qui va analyser le comportement de chacun en situation.
actumontagne.com : La participation à ses sessions est gratuite. La condition sine qua non pour attirer les jeunes ? G.V. : La politique de l’office de tourisme des Deux-Alpes est d’offrir ses animations quotidiennes car les vacanciers ont déjà suffisamment l’occasion d’ouvrir leur porte-monnaie pendant leur séjour ! C’est vrai que le coût pour l’office est important ; il faut rémunérer les guides et les pisteurs, réaliser une documentation dense sur le sujet, mais c’est le rôle de l’office de tourisme que de faire de la prévention et de l’information. Et l’information pour un OT, ce n’est pas seulement donner les horaires d’ouverture des pistes ou des noms de prestataires, c’est surtout informer sur le domaine skiable et le ski.
Propos recueillis par Sophie Chanaron