Dans son écrin de verdure, à deux pas du centre de La Clusaz, Le Beauregard a fier allure. Cet ancien relais-château, bâti à l’orée des années 40, racheté et rénové par la Compagnie des Grands Hôtels de La Clusaz en 1992, est aujourd’hui une adresse très prisée l’été. En juillet et en août, ce trois étoiles met le paquet en direction des enfants. Alors que la montagne estivale perd chaque année des parts de marché, l’établissement lui, voit sa fréquentation grimper en flèche. Les explications de Régis Duffès, son directeur.
actumontagne.com : La montagne n’a plus la côte l’été et pourtant ce n’est pas faute de proposer des activités et des animations. Quel est le problème selon vous ?
Régis Duffès : Je crois que la montagne estivale souffre d’un important déficit de communication. Nous devons davantage communiquer sur nos produits et sur nos offres, qui manquent de lisibilité pour le grand public. Nous avons des atouts, mais les touristes ne les connaissent pas. Dans le massif des Aravis, l’érosion de la clientèle, comme ailleurs, est patente. La fréquentation estivale du massif serait en baisse de 36% sur trois ans. Nous devons donc être imaginatifs pour renverser la tendance. Il faut occuper les enfants et les ados, et aussi miser sur le lac d’Annecy, situé à seulement 30 kilomètres de La Clusaz. Il faudrait aménager une plage « La Clusaz » au bord du lac, où nos clients pourraient se rendre à volonté. Office de tourisme, hébergeurs, prestataires devons travailler sur cette idée. C’est une des pistes de développement pour l’avenir.
95 chambres et suites tout confort, une piscine couverte, un jacuzzi, un hammam et un sauna, une salle de fitness, le Beauregard ne manque pas d’équipements pour séduire parents et enfants
actumontagne.com : Le Beauregard tourne à plein régime ou presque pendant l’été, alors que globalement la fréquentation estivale s’érode ! Quelle est votre recette ?
R.D. : Notre établissement a effectivement vu sa fréquentation progresser depuis ces dernières années. Au 1er juillet 2008, les réservations étaient en hausse de 8% par rapport au 1er juillet 2007. Nous récoltons les fruits de notre stratégie commerciale. Outre son cadre exceptionnel, son confort, sa bonne table et le sens de l’accueil de ses équipes, le Beauregard propose des formules de séjours qui séduisent particulièrement les familles. Idem pour L’Alpen Roc, notre second hôtel trois étoiles dans la station. Nous avons acheté à l’office de tourisme quelque 2000 Carte Détente plus, le pass multiloisirs de la station d’une valeur de 70€, que nous offrons à nos clients pour tout séjour de sept nuits minimum en demi-pension. Cette carte donne un accès illimités à de nombreuses activités et divers équipements sportifs, comme l’espace aquatique, la base de loisirs Bélier Club ou la patinoire. L’an dernier, la station a aussi lancé avec plusieurs hébergeurs, l’opération L’enfant roi. Reconduite cette année en raison de son succès, elle est destinée aux enfants de moins de 12 ans, et offre à un enfant partageant la chambre de deux adultes, une Carte Détente plus, son hébergement en demi-pension ainsi que son repas et ses boissons dans les restaurants et cafés partenaires de la station. L’idée, c’est de faire de La Clusaz, le premier village vacances de France où nos hôtes pourront profiter sans contrainte aucune de leur séjour.
Bruno Brugière, qui a fait ses classes chez Paul Bocuse, régale les hôtes du Beauregard avec sa cuisine inventive. Mention spéciale pour le buffet des desserts, plébiscité par les bambins !
actumontagne.com : Pour cet été 2008, vous faites aussi la promotion de séjours dédiés aux ados, une cible difficile à contenter… R.D. : R.D. : Pour les jeunes, il faut effectivement les diriger vers des activités plus ciblées et faciliter les contacts entre eux. Entre le 12 juillet et le 16 août, sous l’égide du Club des sports de la Clusaz, les 13-16 ans peuvent tous les après-midis s’éclater dans les parcours acrobatiques, faire du wake-board sur le lac d’Annecy, participer à des tournois de Wii ou encore bivouaquer en altitude avec un animateur. Ils ont aussi droit à un apéro rien que pour eux en fin de journée et puis, ils peuvent aussi, selon leurs affinités, aller dîner ensemble dans les restaurants partenaires. C’est de cette façon qu’on pourra aussi redonner envie aux jeunes de passer des vacances en montagne l’été où ils rechignent d’aller par crainte de s’ennuyer, d’être isolés ou… de devoir fournir trop d’efforts !
actumontagne.com : Le Beauregard cultive l’art de bien recevoir et multiplie aussi les petites attentions envers ses clients. Le secret de la fidélisation ?
R.D. : Nous avons effectivement un taux de fidélisation très important. Nos clients apprécient l’accueil personnalisé, le goûter en fin d’après-midi, les boissons sans alcool à discrétion au bar de l’hôtel en fin de journée, la presse à disposition, les conseils sur les sorties à effectuer, les tables à découvrir…
actumontagne.com : La montagne estivale peut-elle redevenir une destination attractive ?
R.D. : Oui, j’en suis convaincu. Elle a beaucoup d’atouts, notamment ses paysages, son environnement naturel sur lequel elle doit capitaliser.
Propos recueillis par Sophie Chanaron
Plus d’infos sur www.hotel-beauregard.fr et www.laclusaz.com