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La montagne sous toutes les latitudes

 

Le photographe de montagne Pascal Tournaire s’est installé depuis une dizaine d’années au cœur du Mont-Blanc, source d’inspiration privilégiée. Rencontre avec cet artiste alpiniste, qui vient de publier un ouvrage présentant ses plus belles photos du massif.

“Je n’utilise aucun filtre pour mes photos. Jamais. J’essaie de montrer la nature le plus fidèlement possible. Le massif du Mont-Blanc est très photogénique. Mais j’essaie aussi de rendre compte de l’émotion : le froid, la peur, le vide, le plaisir. Ce qui me fait vibrer, c’est de mettre mon grand angle sous les crampons d’un gars dans la face nord des Drus”. Voilà peut-être pourquoi les photos de Pascal Tournaire ont ce petit plus, qui les rend inoubliables : l’impression d’être au cœur de l’action, du paysage.
À 47 ans, il est désormais un grand nom de la photo de montage, et sa réputation dépasse largement la vallée de Chamonix, et même la France, puisqu’il travaille régulièrement pour des magazines étrangers. Depuis de nombreuses années, il parcourt les plus belles montagnes du monde, à la recherche de lumières, de beauté et d’émotions. Un destin pas écrit d’avance, pour ce gosse de la banlieue parisienne. Le déclic qui l’a sorti de ce “No Future” est venu d’un séjour à la montagne, dans les Écrins, à 12 ans, avec ses parents. Depuis, il n’a plus quitté la montagne, dans ses rêves d’abord, puis dans la réalité.

Coucher de soleil à l’Everest
Il entre très jeune dans le monde de la presse. Celle spécialisée dans les sports mécaniques : comme coursier d’abord, puis monteur, puis maquettiste. À 23 ans, il devient directeur artistique du magazine Grand Prix, publié en cinq langues. “Cela a développé mon acuité visuelle, car il fallait trier de très nombreuses photos en peu de temps”. Et peut-être aussi contribué à forger ce qu’il appelle son “caractère bien trempé”.
Puis il se dirige vers la presse montagne, plus en phase avec sa propre pratique. Montagnes Magazine, puis Alpinisme et Randonnée, dont il devient le directeur artistique à 26 ans. Il fréquente les plus grands alpinistes, dont Benoît Chamoux, Marc Batard et Christine Janin. La très haute altitude est une autre révélation pour lui. Il atteint le sommet de l’Everest en 1990, et a la chance d’y admirer un coucher de soleil. Une expérience marquante pour un photographe. Il enchaîne ensuite les expéditions, tout en restant salarié d’Alpinisme et Randonnée pendant près de vingt ans.
Aujourd’hui, Pascal Tournaire est devenu photographe indépendant, suite à la disparition de ce magazine. Il continue à parcourir la planète, mais il retrouve toujours avec bonheur la vallée de Chamonix et sa compagne, qui vit à Servoz. Le port d’attache de ce marin des cimes, qui n’a jamais pris le temps d’avoir d’enfants. Un regret, sans doute, mais quelle place pour des enfants dans une vie si trépidante ?
Cette année, il rend hommage à sa terre d’élection dans un livre intitulé Les Cent plus belles photos du Mont-Blanc, choisies parmi ses milliers de clichés du massif. Une immersion éblouissante en haute montagne.
Jeanne Palay
Les Cent plus belles photos du Mont-Blanc, éditions Catapac (légendes en français et en anglais).

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