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La piste de bob de La Plagne avec Kevin Rolland

Actumontagne a demandé au champion de ski half-pipe, médaillé de bronze aux JO de Sotchi et ambassadeur de La Plagne, de nous parler de la piste de bob de la station qu’il a empruntée aussi en ski ! Vestige des JO d’Albertville en 1992, l’équipement aux neuf virages, est aussi accessible au grand public, à travers la Bob Expérience.

Actumontagne : Qu’évoque pour vous la piste olympique de bobsleigh ?
Kévin Rolland : C’est bizarre, parce que j’ai toujours habité à La Plagne, j’ai grandi avec Bruno Mingeon le champion du monde en 1999 et médaillé de bronze olympique en 1998 en bob à 4, donc il y a forcément de l’excitation autour de cette piste. Mais aussi un côté très mystérieux, parce qu’il est difficile de se rendre compte de ce que ça représente vraiment quand on la descend.

Actumontagne : Vous avez eu l’occasion de la descendre plusieurs fois, qu’en retenez-vous ?
K.R. : Je l’ai effectivement faite aussi bien en bob-raft (bobsleigh auto-guidé) qu’en bob racing (piloté par un pro). Ce qui est sympa, c’est que l’on se sent  en sécurité. Et un peu comme à la fête foraine, on sait qu’on va avoir une bonne montée d’adrénaline. Je n’avais pas été ultra-surpris par la vitesse. En revanche, ce qui m’avait le plus marqué, c’est que je n’arrivais pas à tenir ma tête dans les virages, à cause de la force de gravité qu’on encaisse (jusqu’à cinq fois son poids). J’avais la sensation d’être écrasé dans chaque virage, ça fait drôle. Il faut aussi dire qu’avec ou sans pilote, ça n’a rien à voir. En version bob-racing (avec pilote), c’est moins confortable, plus extrême.

©S.Chardon

Actumontagne : Et en ski, ça donne quoi ?
K.R. : C’était en 2015, pour les besoins d’un film de glisse que j’avais tourné avec Julien Régnier (un autre freestyler célèbre de la Plagne, ndlr). On avait affûté les carres de nos skis la veille. On a d’abord testé la descente en partant à peu près à la moitié de la piste, pour se rendre compte. Puis un deuxième passage sur la totalité. C’était un peu plus facile que ce que j’avais imaginé, on pouvait parfois faire un peu de chasse-neige, mais on allait quand même à 70-80 km/h ! Aucun droit à l’erreur et pas de possibilité de vraiment monter dans les virages comme en bob. En tout cas, à la fin, j’avais les jambes complètement carbonisées, comme si j’avais fait une descente olympique !

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Actumontagne : En février prochain, ce sont les JO de Pyeongchang. Votre principal objectif cette saison ?
K.R. : Oui, même si les X Games sont aussi un objectif majeur. Comme ils tombent deux semaines avant les Jeux, ils constitueront une répétition idéale. Il faudra être prêt à ce moment-là, car ce n’est pas en deux semaines qu’on peut révolutionner son run. J’irai vraiment en Corée du Sud pour la médaille d’or. Si je fais un run parfait et que je n’ai « que » l’argent ou le bronze, je pourrais difficilement être déçu. Par contre, si j’ai l’argent mais que j’ai un peu raté mon run, je serais dégoûté. Et si par hasard je suis 4ème avant mon dernier passage, je ferais tout pour aller chercher l’or, quitte à tout perdre.

Propos recueillis par Martin Léger

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