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L’Ultra Tour du Beaufortain tronqué par la pluie

Pour sa première édition, samedi 18 juillet, l’Ultra Tour du Beaufortain a vu les victoires de Thierry Bochet chez les messieurs,et Marie-Laure Ferrari chez les dames. Ce palmarès est néanmoins anecdotique, les organisateurs ayant été contraints d’arrêter la course au tiers du parcours en raison des mauvaises conditions météorologiques. Retour sur cette première édition avec François Camoin, l’organisateur en chef.

Actumontagne.com : Pourquoi avez-vous décidé de stopper la course avant son terme ?
François Camoin : Les conditions météorologiques – pluie, brouillard, vent froid – étaient devenues trop mauvaises pour pouvoir garantir des conditions de sécurité satisfaisantes aux coureurs. Nous ne voulions pas prendre le risque de vivre une tragédie similaire à celle survenue fin juin lors du Grand Raid du Mercantour (trois concurrents avaient trouvé la mort après une chute sur une pente rendue très glissante par la neige, ndlr).

Actumontagne.com : Vous aviez pourtant tout tenté pour maintenir l’épreuve…
François Camoin : Oui, en effet. Météo France nous avait annoncé une mauvaise fenêtre météo de minuit à 4-5 h du matin, avec une amélioration prévue ensuite. C’est pourquoi nous avions décidé de repousser le départ à 6 h – au lieu de 4h – le samedi matin. Lorsque j’ai appelé les contrôleurs posté au refuge des Arolles ( à 2000 mètres d’altitude), à 5h du matin, soit une heure avant le départ, il pleuvinait, mais sans plus. Je pensais donc que ça n’allait pas perturber le déroulement de la course. Malheureusement, il y a eu une dégradation vers 6h, avec de la neige à 1700 mètres, et qui tenait au sol au-dessus de 1850 mètres. Nous avions alors décidé de ne pas faire monter les concurrents jusqu’à la crête des Gittes (2535 mètres), le point culminant de la course. Par la suite, les contrôleurs qui se trouvaient au col du Coin (2398 mètres) et au col de la Saulce (2300 mètres) m’ont averti que les conditions continuaient à se dégrader. Nous avons décidé l’arrêt de la course barrage de Saint-Guérin (km 27 sur les 98 que comptait le parcours), ou au Cormet d’Arêches (km 32), pour les 18 concurrents qui avaient déjà passé Saint-Guérin lorsque l’arrêt de la course a été confirmé.

Le barrage de Saint-Guérin était enveloppé par le brouillard, auquel s'ajoutait le vent et la pluie
Le barrage de Saint-Guérin était enveloppé par le brouillard, auquel s’ajoutait le vent et la pluie

Actumontagne.com : Comment ont réagi les concurrents à cet arrêt de la course ?
François Camoin : Ils étaient déçus, parce que la plupart d’entre eux étaient prêts à poursuivre le trail. En dépit des mauvaises conditions météo, ils n’étaient que 25 (sur 140 inscrits) à ne pas s’être présentés au départ. Il faut y ajouter douze abandons en cours de route. Mais même s’ils étaient nombreux à vouloir continuer, ils ont bien compris notre décision.

Actumontagne.com : Cette épreuve devait attribuer des points qualificatifs pour l’Ultra-Trail du Mont-Blanc (UTMB). Que va-t-il se passer, étant donner qu’elle n’a pu aller à son terme ?
François Camoin : Je ne sais pas, il faudrait poser la question aux organisateurs de l’UTMB. Ce n’est de toute façon pas notre problème, même si nos relations avec l’équipe organisatrice de l’UTMB sont très bonnes. Nous n’avons jamais mis en avant le fait que notre épreuve attribuait des points qualificatifs pour l’UTMB, parce que nous souhaitions avant tout que les coureurs inscrits sur cet Ultra Tour du Beaufortain profitent de la course en elle-même, des magnifiques paysages du Beaufortain qu’elle permet d’explorer et d’admirer. Tout le reste -dont les points pour l’UTMB – n’est que du bonus.

Actumontagne.com : Cette première édition tronquée menace-t-elle l’avenir de l’Ultra-Tour du Beaufortain ?
François Camoin : Non. Nos partenaires savent que les conditions météorologiques sont aléatoires. Ils continueront à nous suivre. La plupart des concurrents sont aussi prêts à revenir, parce qu’ils ont été frustrés de ne pas avoir pu aller au bout de leur aventure. Ils ont aussi bien vu que nous avions fait tout notre possible pour maintenir la course, et ont d’ailleurs dans l’ensemble trouvé notre organisation sympathique. Nous allons réfléchir à un geste commercial en direction des concurrents de cette première édition, peut-être en leur faisant un avoir sur l’inscription de l’année prochaine, même si rien n’a encore été arrêté pour l’instant. Nous prévoirons aussi peut-être une course de repli, sur laquelle nous communiquerons à l’avance sur le site web de la manifestation.

Propos recueillis par Martin Léger

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