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Une nouvelle vie sur le Cernix

Associé au sein d’un Gaec à Crest-Voland jusqu’en avril dernier, Alexandre Socquet a fait le choix de voler de ses propres ailes. A 32 ans, ce producteur laitier pour le fromage Beaufort, repart à zéro dans la commune voisine de Cohennoz. Motivé comme jamais !

Tout juste renversé par une vache un brin impulsive, Alexandre Socquet ne semble pas souffrir de sa blessure au talon. Elle le fait pourtant boîter bien bas. Il faut dire que cet agriculteur du Val d’Arly est tout investi dans sa réinstallation. Un choix mûrement réfléchi. « Après avoir bossé 7 ans avec mon frère, j’ai voulu prendre en main mon destin et avoir ma propre exploitation pour la transmettre ensuite à mes enfants », explique ce fils d’agriculteur de Crest-Voland.

Une passion qui remonte à l’enfance
Depuis le 1er mai, c’est à deux pas de là, sur le Cernix, à Cohennoz, qu’il entame une nouvelle vie. « Sur une parcelle de près de trois hectares, je vais construire un bâtiment agricole avec un logement familial».  Le terrain lui appartient, une chance dans cette région où le foncier et le bâti s’arrachent à prix d’or. Cet apport ne le dispense pas d’emprunter pour financer la construction de sa structure, dont il estime le coût à près de 600 000 euros.  Une somme tout de même. Mais ni ce montant, ni les nombreuses contraintes administratives ne freinent l’ardeur de ce trentenaire fonceur.  Par ces temps d’apathie, on applaudie ! « Je suis un enragé ! Ma passion pour mon métier remonte à l’enfance. J’ai toujours voulu faire ça et rien d’autre. Enfant, j’aimais déjà bien donner un coup de main à la ferme, comme aujourd’hui mon fils Arthur, 6 ans, avec moi », constate-t-il, ravi. « Je m’épanouie au contact des vaches et de cette nature généreuse qui nous entoure ».

Alexandre, comme beaucoup d’agriculteurs en montagne, travaille aussi aux remontées mécaniques de Crest-Voland l’hiver. « Au-delà du revenu complémentaire qu’elle génère pour le foyer, cette deuxième activité me permet de rencontrer d’autres gens et de m’ouvrir l’esprit ».
Si tout se passe bien, Alexandre et sa famille s’installeront dans leurs murs à l’automne 2016. L’étable y abritera trente vaches et pas davantage. « En zone Beaufort, où le lait est bien rémunéré, c’est suffisant pour la viabilité d’une exploitation laitière. Et puis la gestion d’un troupeau de cette taille est plus facile et on préserve sa vie de famille ».

Agriculture et tourisme
L’éleveur a déja commencé à produire son lait avec une petite vingtaine de vaches. « J’ai obtenu du Syndicat de Défense du Beaufort un quota de 35 000 litres de lait pour cette saison. Et je pourrais monter jusqu’à 110 000 litres avec mon projet de bâtiment ».
Son lait, destiné à la production du Beaufort, est ramassé tous les matins par la Coopérative du Val d’Arly, dont il est sociétaire, et qui l’encourage dans sa réinstallation.
Une fois son bâtiment construit, Alexandre compte passer sous le statut d’une Earl (Exploitation agricole à responsabilité limitée) pour que Laetitia, son épouse le rejoigne. Ses quotas de lait pourront alors monter jusqu’à 160 000 litres de lait.
Les projets du couple ne s’arrêtent pas là. A plus long terme, il envisage de se lancer dans l’agritourisme, en faisant table d’hôtes. Avec Laetitia, qui est cuisinière de formation, aux fourneaux, sûr que les convives de la ferme vont se régaler !

Sophie Chanaron

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