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C’est parti pour le Critérium du Dauphiné

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La 66ème édition du Critérium du Dauphiné se déroule du 8 au 15 juin. Comme souvent, la course servira de répétition générale avant le Tour de France. Les trois principaux favoris de la Grande Boucle – Froome, Contador et Nibali – seront d’ailleurs présents. Le directeur de course, Bernard Thévenet, nous livre ses pronostics pour cette édition 2014.

Actumontagne.com : Quels sont les favoris de cette édition 2014 ?
Bernard Thévenet : Aujourd’hui, les grands leaders courent nettement moins que par le passé. Il est donc assez difficile de savoir dans quel état de forme ils arrivent sur les courses. Christopher Froome, par exemple, n’a pas couru depuis le Tour de Romandie, début mai. Même s’il l’a gagné, il était peut-être un peu moins impressionnant que l’an passé. Peut-être était-il aussi un peu moins motivé, mais en avait-il vraiment besoin ? En même temps, son équipe (Sky) est devenue experte pour faire arriver son leader (Froome aujourd’hui ou l’an passé, Bradley Wiggins les années d’avant) en forme sur le Dauphiné. Pour Alberto Contador, il est encore plus dur de se prononcer, parce qu’il a tendance, sur le Dauphiné, à rester en-deçà de son potentiel. Quant à Vincenzo Nibali, il est resté un peu sur la défensive cette année. Il aura besoin de se montrer sur ce Dauphiné, non seulement pour essayer de marquer les esprits, mais aussi pour rassurer ses équipiers quant à sa capacité à jouer la victoire dans un mois sur le Tour de France. Pour résumer, même s’ils ne sont pas encore au top de leur forme, Froome, Contador et Nibali restent les trois favoris.

Bernard Thévenet, le directeur de course du Critérium du Dauphiné © Martin Léger

Actumontagne.com : Que peut-on attendre des Français ?
Bernard Thévenet : Au même titre que le Belge Van den Broeck ou le Polonais Kwiatowski, Jean-Christophe Péraud fait partie des gros outsiders de la course. J’attends aussi un retour en forme, pour ne pas dire un retour en forme, de Jérôme Coppel. Je pense qu’il peut viser une place dans les huit premiers. Romain Bardet, qui en est désormais à se troisième année pro, devra aussi confirmer qu’il peut être un grand coureur de courses à étapes, soit en faisant un grand numéro dans une étape de montagne, soit en se classant dans le top 5 au classement général. L’étape qui arrive à La Mure, avec un final qui emprunte non pas la Route Napoléon, mais les petites routes plus sinueuses de l’autre côté des lacs de Laffrey – de façon à favoriser les échappées, en évitant qu’elle se retrouvent en point de mire du peloton – pourrait elle convenir à Thomas Voeckler.

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Actumontagne.com : Le parcours est-il plus difficile que les années précédentes ?
Bernard Thévenet : Oui. Il n’y a pas plus de haute montagne que les années précédentes, en revanche toutes les étapes, sauf celles entre Grenoble et Poisy à deux jours de l’arrivée, comportent au moins une montée de deuxième ou troisième catégorie. Il n’y aura donc pas d’étapes vraiment tranquilles destinées aux sprinters. Globalement, ce parcours devrait plutôt avantager les grimpeurs, puisqu’il n’y a qu’un seul contre-la-montre de 10 kilomètres, lors de la première étape à Lyon, où les écarts entre les principaux favoris ne devraient pas excéder les 15 à 20 secondes. L’étape-reine de cette édition sera l’avant-dernière, entre Ville-la-Grand et le barrage d’Emosson (Suisse), avec l’enchaînement en fin de parcours des montées hors-catégories du col de la Forclaz (12,6 km à 8,2 % de moyenne) et du barrage d’Emosson (10,2 km à 8 %). Il y a dans cette étape un terrain propice à créer des écarts suffisants pour s’assurer la victoire finale, c’est-à-dire d’une à deux minutes, voire plus de trois minutes en cas de défaillance adverse. Lors de la dernière étape (Megève – Courchevel), il pourrait y avoir des écarts jusqu’à 30 secondes, mais pas davantage a priori. Il faut dire qu’on arrive au Praz (Courchevel 1300). C’était à la fois pour répondre au souhait de la municipalité, et pour faire une étape pas trop difficile. Parce que lorsqu’on enchaîne trop d’étapes difficiles, les coureurs n’osent plus forcément attaquer, de peur de subir une défaillance s’ils ont présumé de leurs forces.

Propos recueillis par Martin Léger

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