A trois semaines de la reprise du Cirque Blanc (avec les slaloms géants de Sölden les 22 et 23 octobre), les équipes de France de ski et de snowboard faisaient leur rentrée médiatique, lundi 3 octobre à Paris. Des Bleus forcément très attendus par les télévisions, radios, journaux et sites web, après un hiver 2015-2016 de tous les records.
Cette année, le clip retraçant les exploits des skieurs, snowboardeurs et autres biathlètes – qui ouvre traditionnellement la présentation officielle des équipes de France de ski aux élus, partenaires de la FFS et aux médias – était un peu plus long que d’habitude. Forcément, avec 127 podiums en coupe du monde (dont 45 victoires) et 9 globes de cristal, les Bleus ont joué devant dans toutes les disciplines ou presque. Des deux fabuleux triplés des skieurs alpin à Kitzbühel (en combiné) et Saint-Moritz (en géant) aux six médailles mondiales (dont trois titres) de Marie Dorin-Habert en biathlon, du succès de Baptiste Gros à Québec (le premier d’un Français en sprint en ski de fond) à la première victoire en coupe du monde de Perrine Laffont en ski de bosses, en passant par les gros globes de Martin Fourcade en biathlon, Pierre Vaultier en snowboardcross, Jean-Frédéric Chapuis en skicross et Kevin Rolland en ski half-pipe, on ne savait plus où donner de la tête.
« La question, c’est comment faire aussi bien ? Mais ça fait trois saisons qu’on se la pose, avec les 15 médailles record à Sotchi en 2014, les 21 médailles mondiales en 2015 (ce qui plaçait la France au premier rang mondial) et donc ces 127 podiums en 2016. L’objectif, c’est d’être au moins aussi performant que l’an passé, c’est une évidence. Et on aura déjà les Jeux Olympiques de 2018 en ligne de mire. D’ailleurs, Fabien Saguez, le directeur technique national, est absent ce matin (hier) car il est allé en repérage logistique à Pyongchang », a expliqué Michel Vion, le président de la Fédération française de ski.
Cette préparation des JO 2018 était vraiment au cœur des préoccupations lors de cette rentrée des neiges à Paris, comme l’a confirmé Thierry Braillard. « On sort d’une saison fantastique, mais il faut déjà préparer l’avenir. C’est pourquoi le pacte de performance avec les entreprises – qui a permis à 197 athlètes olympiques ou paralympiques d’été de signer un contrat d’insertion professionnelle ou un contrat d’image avec les entreprises signataires, ndlr – va être étendu aux athlètes des sports d’hiver, dans l’optique de Pyongchang ». Le secrétaire d’Etat aux sports a aussi souligné, avec une pointe de fierté, la « désobéissance de l’Etat. Bien que la Cour des Comptes nous ait demandé de réduire la voilure, nous continuons à soutenir largement la FFS, avec une aide annuelle de 4 millions d’euros et 80 cadres d’Etat mis à sa disposition, ce qui en fait la Fédération sportive la plus soutenue en France. Sans oublier 250 000 euros de subvention via le CNDS (Centre National de Développement du Sport) pour l’achat de matériel lourd, une aide financière pour des infrastructures comme les tremplins de saut à ski de Courchevel ou la piste de biathlon du Grand Bornand, et bien sûr le soutien total et entier de l’Etat pour la candidature de Courchevel-Méribel à l’accueil des championnats du monde de ski alpin en 2023. » Denis Masseglia, le président du Comité national olympique et sportif français (CNOSF), a lui aussi rappelé le soutien de cette instance à Courchevel-Méribel 2023 : «C’est le même combat que Paris 2024, et on va tout faire pour le gagner ».
Après ces discours des élus, c’était au tour des athlètes de monter sur scène. Les fondeurs, snowboardeurs, sauteurs et combinés, skicrosseurs, skieurs freestyle (bosses, half-pipe et slopestyle), skieurs alpins (dames d’abord, messieurs ensuite) et les biathlètes se sont succédé dans cet ordre sur l’estrade du Pavillon Gabriel, où se déroulait cette journée. A cette occasion, les chefs d’équipes ont annoncé leurs objectifs pour la saison à venir : « faire au moins aussi bien que la saison passée » pour les fondeurs de François Faivre ou que « depuis quatre saisons » pour les skicrosseurs de Michel Lucatelli ; « être sur le podium à chaque course en snowboardcross » ; « beaucoup de podiums et un titre mondial » pour les bosseurs de Ludovic Didier ; « 3 médailles à Saint-Moritz » pour les skieuses alpines d’Anthony Séchaud alors que pour son homologue masculin, David Chastan, « 3 médailles, ce serait bien, 4 médailles dont 1 titre ce serait très bien »,etc.
Interrogés par les deux maîtres de cérémonie – les journalistes Alexandre Boyon (France Télévision) et Christophe Pleynet (Eurosport) – les athlètes ont eux aussi livré leurs ambitions… et quelques bons mots. On retiendra notamment ceux du fondeur Baptiste Gros, expliquant l’origine du surnom de « Team Poney » attribué aux sprinteurs (« On est petits, on est un peu gros et on n’a pas la caisse »). Ou encore Pierre Vaultier : « Depuis 2008, je suis bon les années paires. Les années impaires comme celle qui vient, je suis en congés ». Et pour finir Martin Fourcade, évoquant avec beaucoup de second degré le départ de Siegfried Mazet (l’ancien coach du tir des biathlètes français) chez les Norvégiens : « Comme ça, ils devraient tirer encore plus mal qu’avant. » Si les athlètes sont déjà concentrés sur leurs prochaines échéances, ils n’en restent pas moins détendus…
Martin Léger