Le BRA célèbre ses 50 ans

Créé en 1936, organisé tous les deux ans depuis 1953, le BRA (Brevet du Randonneur des Alpes) célèbre cette année son cinquantième anniversaire, samedi 20 et dimanche 21 juillet. Au départ de Bourg d’Oisans, les cyclotouristes effectuent en une ou deux journées un parcours enchaînant les ascensions du col de la Croix de Fer, des lacets de Montvernier, des cols du Télégraphe et du Galibier, avant de revenir sur Bourg d’Oisans (soit 180 km et 4270 m de dénivelé). Interview de Jules Arnaud, président du club organisateur de l’épreuve, à savoir Les Cyclotouristes Grenoblois.

Comment est né le BRA ?
A la suite d’un pari entre copains, lancé lors d’une sortie cycliste en Provence par Gustave Darchieux (cyclotouriste et journaliste au « Réveil Dauphinois », l’ancêtre du « Dauphiné Libéré ») et Antoine Biboud, fondateur de la manufacture française de cycles Liberia, installée à Grenoble. Certes, le Tour de France était déjà passé au Galibier en 1911, mais à cette époque, on ne gravissait pas encore les cols en cyclotourisme. Il ne faut pas oublier que le dérailleur n’avait pas encore été inventé. La création des congés payés en 1936 était aussi un contexte favorable. La première édition eut lieu cette année-là, sur invitation, avec 55 participants au départ (et 43 à l’arrivée).

© Jules Arnaud

Quels ont été les autres dates marquantes de l’histoire du BRA ?
L’épreuve, qui était annuelle au départ, a dû être interrompue trois ans (1940-1943-1944) en raison de la Seconde Guerre Mondiale. En 1953, le BRA a été jumelé avec le Luchon-Bayonne, un autre célèbre brevet cyclotouriste de montagne, créé par la section vélo de l’Aviron Bayonnais, qui franchit les cols de Peyresourde, d’Aspin, du Tourmalet, du Soulor et de l’Aubique. Depuis, il a lieu tous les deux ans, les années impaires, alors que le Luchon-Bayonne se déroule les années paires. La participation a atteint son point culminant à la fin des années 1970 : 2200 partants en 1975, 4285 en 1977 (date de création d’un Super BRA de 300 km et 5500 m de dénivelé, débutant par les cols du Grand Cucheron et du Glandon côté Maurienne), et 6000 en 1979, record historique. La participation est ensuite redescendue à partir de la création de la cyclosportive La Marmotte en 1982, sur un parcours similaire au nôtre. On a pour le moment 1671 inscrits pour l’édition 2019. En 1995, nous avons ouvert la formule en deux jours, sur le même parcours, baptisé BAC (brevet alpin de cyclotourisme). L’édition 2015 a été un peu particulière, à la suite de l’écroulement du Tunnel du Chambon ayant entraîné la fermeture de la RD 1091. Il nous était impossible d’emprunter le col du Galibier, mais nous avons imaginé un parcours entre Isère et Maurienne, avec le col du Glandon, les lacets de Montvernier, le col de Chaussy (facultatif), le col du Mollard et le col de la Croix de Fer. Nous sommes revenus à un parcours plus classique depuis 2017.

Le parcours était-il identique à celui qu’on connaît aujourd’hui ?
Plus ou moins. On franchissait également les cols du Lautaret, du Galibier et de la Croix de Fer, dans ce sens-là. Alors qu’aujourd’hui on est dans le sens Croix de Fer – Galibier – Lautaret, ce dernier étant donc franchi en descente. L’alternance du sens du parcours est venue un peu plus tard, en 1953. Le BRA de 2009 a été le dernier où on a tourné dans le sens Galibier – Croix de Fer. Depuis, on n’a plus eu les autorisations nécessaires, car les autorités estiment que les cyclistes gênent trop la circulation automobile dans ce sens-là, sur une route largement empruntée à l’occasion des départs en vacances.

© Jules Arnaud

Après Grenoble et Vizille (depuis 2007), l’édition 2019 s’élance de Bourg d’Oisans. Pourquoi ?
Nous avons appris en septembre 2018 que le lycée de Vizille, qui hébergeait participants et bénévoles, ne voulait plus nous recevoir. Et comme nous avions dans le même temps eu un appel du pied de Bourg d’Oisans pour accueillir notre manifestation, on fait ce choix-là. Après, ça réduit la distance (180 km au lieu de 250) et le dénivelé (il y a 400 m de dénivelé entre Vizille et Rochetaillée). C’est pourquoi on a rajouté les lacets de Montvernier en « compensation ». On arrive ainsi à 4270 m de dénivelé, au lieu de 4500m. Mais on propose aussi différentes options pour rajouter du dénivelé : BRA + (en rajoutant les Balcons de l’Armentier – Auris : 4689 m D+), Super BRA (en rajoutant le col de Sarenne depuis le barrage du Chambon : 5310 m D+) et même Super BRA + (col de Sarenne + Pas de la Confession en direction de Villard-Reculas : 5368 m D+). Pour revenir sur le départ de Bourg d’Oisans, je ne sais pas si nous le referons à l’avenir ou pas. La décision dépendra notamment du résultat des élections municipales de 2020.

Photo de une : La moyenne horaire minimum à respecter pour obtenir le BRA est de 12 km/h (les participants doivent accomplir le parcours en 17h maximum, avec départ possible dès 4h du matin et arrivée jusqu’à 21h) © Jules Arnaud

Pratique : Inscription possible en ligne jusqu’au samedi 20 juillet à 20h (ou sur place à Bourg d’Oisans, également jusqu’au 20 juillet à 20h) : 44 € pour les licenciés FFCT, 53 € pour les non-licenciés FFCT.

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