« Les gens du pays se sont appropriés ce trail »

Créé en 2012, le Trail des Passerelles du Monteynard (TPM) fête ses 10 ans en 2022. L’épreuve a commencé ce samedi 2 juillet avec le Kilomètre vertical du Sénépi et se poursuit jusqu’au dimanche 10 juillet, avec pas moins de dix courses au programme. Eric Le Pallemec, gérant d’Idée Alpe, la structure organisatrice du TPM, évoque cette édition anniversaire.

Actumontagne.com : Comment est né le TPM ?
Eric Le Pallemec : EDF souhaitait fêter le cinquantième anniversaire de la construction du barrage et du lac de Monteynard avec un événement sportif. J’ai eu l’idée de faire un trail. Mais je ne voulais pas faire un one shot. Dès le départ, j’avais proposé à EDF et aux élus locaux de pérenniser l’événement si le succès était au rendez-vous. Et ça a tout de suite collé entre nous, parce que les gens du pays se sont appropriés ce trail, et qu’il s’est créé une vraie confiance entre EDF, Idée Alpe et les communes concernées.

La course du 3e Poste fait passer les coureurs dans les galeries souterraines de la Mine Image, à la Motte d’Aveillans © Lionel Montico

L’événement a rapidement pris de l’ampleur…
Oui. On a commencé avec 870 participants en 2012, nous étions déjà ravis de ce chiffre. Puis nous en avons eu 1200 en 2013 et 2000 en 2014. Lors de ces trois premières éditions, nous avions seulement deux courses, sur une seule journée : le Trail de l’Ebron (28 km) et le Maratrail des Passerelles (42 km). Mais nous sommes arrivés en limite de capacité en 2014, d’où l’idée de passer sur deux jours à partir de 2015, en proposant notamment une course plus longue (environ 60 km).

Quelles ont été les étapes suivantes ?
On évoluait principalement dans le Trièves et nous passions seulement en Matheysine. C’est pourquoi on a voulu proposer une course 100 % matheysine à partir de 2016, avec la création du kilomètre vertical (de Mayres Savel à l’alpage du Sénépi). Il y a ensuite eu le 3e Poste en 2017, puis en 2018 « Le Petit Train », en écho au souhait du Département de faire renaître le Petit Train de la Mure. », et en 2021 la Mine Express, une course en duo autour du Petit Train de la Mure. La création de la course du 3e Poste, en 2017, est symptomatique de notre manière de travailler : j’avais proposé une course spécifique autour du musée de la Mine Image ; Marc Guyot, le président de l’association, a eu l’idée du nom (le 3e Poste était le poste de nuit, d’où le déroulement de la course aujourd’hui en semi-nocturne). Et c’est David Majewski, un local, responsable des parcours du TPM, qui a eu l’idée de faire passer la course par les trois anciens puits miniers à Prunières, Susville et à la Motte d’Aveillans.

Eric Le Pallemec (à droite) © Lionel Montico

Comment la participation a-t-elle évolué ?
On a atteint notre record en 2019, avec 6237 inscrits. Puis le Covid est passé par là et nous a obligé à réduire la voilure, sans toutefois devoir annuler les épreuves. En 2020, nous sommes retombés à 2200 inscrits, puis à 4400 en 2021. Cela nous a conduit aussi à arrêter la course à l’armement, parce qu’un nombre conséquent d’inscrits met de la pression à tous les étages, aussi bien sur les bénévoles que sur les territoires. On a pris la décision de limiter désormais à 5000 coureurs. Mais a priori nous ne les aurons pas. On devait être entre 4400 et 4800 inscrits, en fonction des inscriptions de dernière minute. Cela étant, le profil global des participants ne change pas, avec notamment 38 % de femmes, 20 % originaires de l’Isère et 55 % de la région AURA. Après, le plateau ne sera pas aussi relevé que l’année dernière, où nous avions eu la chance d’être l’événement support des courses de sélection pour les championnats du monde de trail. Mais cela ne nous frustre pas : si des athlètes de haut niveau viennent s’inscrire sur le TPM, nous les accueillons avec plaisir. Mais nous organisons d’abord des courses pour un public le plus large possible.

© Lionel Montico

Qu’avez-vous prévu pour cette édition anniversaire?
Nous proposons une course unique, qui n’a a priori pas vocation à être pérennisée : Les Mystères du Drac. Les coureurs n’ont que quatre infos : un rendez-vous à 4h du matin à Treffort pour être emmené au départ (par un moyen de transport qu’ils découvriront seulement sur place) ; la distance (60 à 70 km) ; le dénivelé (entre 3000 et 4000 m) ; la présence de trois ravitaillements sur le parcours. C’est une épreuve en duo, chronométrée, mais où le classement importe finalement moins que l’aventure humaine. Nous avons limité cette course à 60 binômes.

Propos recueillis par Martin Léger

Photo de une : © Lionel Montico

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