Il y avait le tour du Mont-Blanc, le tour du Beaufortain, le tour des Dents Blanches… Il y a le tour des Fiz ! L’office de tourisme de Passy, en relation avec celui de Sixt-fer-à-Cheval, a structuré un riche réseau de chemins et de refuges existant de part et d’autre de la chaîne des Fiz, donnant naissance à une boucle sauvage et authentique. Découverte.
C’est en rentrant du tour des Trois Cimes, situé dans les Dolomites, que Pascal Favier, directeur de l’office de tourisme de Passy et accompagnateur en montagne à ses heures, s’est tourné vers la muraille des Fiz surplombant la commune. « Pourquoi ne pas faire quelque-chose de nouveau, ici, loin des sentiers battus ? », s’est-il dit.
De la pensée aux actes, il n’y a eu qu’un pas que le randonneur a vite franchi, rencontrant les gardiens de refuges, agençant le puzzle des chemins émaillant la chaîne en un ensemble cohérent. Le massif ayant deux portes d’entrée, l’une à Passy et l’autre à Sixt-Fer-à-Cheval, la réflexion a été menée de manière conjointe avec les autorités touristiques du Grand Massif de façon à offrir un « produit » homogène.
Diversité et identité
Aujourd’hui, une brochure commune a été éditée, présentant sous forme de fiches d’identité les caractéristiques des sept refuges jalonnant ce tour des Fiz. Il ne s’agit pas pour autant d’un « tour » classique, au sens où le cheminement s’organise au gré des envies de chacun à partir des topos réalisés par l’office de tourisme : « On ne préconise pas d’itinéraire »s, précise Pascal Favier ; « on offre un réseau de sentiers et de structures d’accueil ». Un réseau à cheval sur deux réserves naturelles qui se distingue par la variété des paysages traversés. Car là où le vallon de Sales (2000 m), offre la perspective d’un écrin verdoyant rafraîchi d’une source d’eau claire, Varan, suspendu en balcon, offre au regard le grouillement de vie de la haute vallée de l’Arve, enserrée entre Mont-Blanc et Aravis. Là où Platé offre la curiosité géologique d’un désert de lapiaz unique, le refuge Alfred Wills étend ses pelouses humides parsemées de fleurs de montagne…
Quant aux refuges, ils sont véritablement la valeur ajoutée de ce tour des Fiz. « Chacun d’entre eux a une identité», souligne Pascal Favier, « à Varan, tu as l’impression de dormir dans une grange alors qu’à Moëde d’Anterne, tu es dans un refuge 4 étoiles ». Une étoile ou quatre étoiles, ces chalets d’alpage sont des lieux de bonne chère où il fait bon se retrouver après une rude journée de marche. Chaque gardien a mis en avant une spécialité maison : rôti de porc aux pruneaux accompagné de son gratin savoyard à Moëde d’Anterne, beignets de pommes de terre et tarte myrtille au Châtelet d’Ayères, confitures à Platé… Sur le tour des Fiz, l’effort physique n’occulte jamais le plaisir des sens. Cette randonnée épicurienne et familiale, loin des sentiers battus, devrait ravir tous les découvreurs de montagnes.
Laurent Gannaz