Sevrées de compétition depuis le début de la crise sanitaire au printemps 2020, les meilleures épéistes françaises (et mondiales) s’affronteront dimanche 6 juin à Vaujany à l’occasion du Master d’escrime. Cet événement organisé par le club Grenoble Parmentier (dont la station de l’Oisans est partenaire) n’est certes qu’une exhibition, mais nul doute que les tireuses l’aborderont avec la même détermination qu’une épreuve officielle.
Ce Master d’escrime à Vaujany est une première, mais certainement pas un one-shot. « Bien sûr, on a monté cet événement afin d’offrir la possibilité aux épéistes de retrouver les joies de la compétition. Mais on entend bien le pérenniser au-delà du contexte particulier amené par la crise sanitaire. Ce serait d’autant plus logique que Vaujany pourrait devenir un centre de préparation aux Jeux Olympiques de 2024 », explique Alim Latrèche, le président du Grenoble Parmentier.
La station de l’Oisans fait déjà partie des communes labellisées « Terre de Jeux 2024 », un label décerné par le comité d’organisation des JO de Paris 2024 afin de faire vivre la dynamique olympique sur tout le territoire français, en amont et en aval des Jeux. Elle est aussi partenaire de la Fédération française d’escrime – l’équipe de France y effectue à ce titre un stage en décembre – et du Grenoble Parmentier, qui y organise fin août un stage de cinq jours. « Il rassemble 64 stagiaires, de notre club mais aussi d’autres clubs français, avec quatre jours consacrés à l’escrime et une journée de coupure au milieu avec au programme un raid par équipe – natation, course à pied,etc – et diverses activités de montagne (vélo, randonnée, escalade, kayak…), pour favoriser la cohésion d’équipe », explique Didier Marguerettaz, le responsable technique du Grenoble Parmentier. En retour, le club encadre tout au long de l’année – avec les animateurs de l’office du tourisme – des animations gratuites de découverte de l’escrime sur les places du village. Bref, l’organisation à Vaujany d’une compétition d’escrime de très haut niveau répond à une forme de logique.
Ce Master rassemblera 16 tireuses : treize Françaises (dont Aliya Luty, Océane Tahé et Emma Lauvray, licenciées au Grenoble Parmentier) et trois étrangères, dont la Brésilienne Nathalie Moellhausen, actuelle numéro 4 mondiale et championne du monde 2019. La compétition se déroulera sous forme d’un tableau à élimination directe, chaque athlète étant toutefois assurée de disputer quatre rencontres puisqu’il y aura des matchs de classement. Les huit meilleures au classement mondial auront un statut de tête de série. Respectivement têtes de série numéro 3 et 5, les Grenobloise Luty et Tahé pourraient potentiellement s’affronter en finale. « Lors de la coupe du monde de Kazan, fin mars 2021 en Russie, la seule compétition organisée depuis le printemps 2020, elles ont été les deux meilleures Françaises, Luty ne n’inclinant qu’en finale, et Tahé terminant 15e », observe Didier Marguerettaz.
Ce Master de Vaujany permettra aussi aux tireuses de préparer les futures échéances, dont les championnats de France -23 ans prévus les 3 et 4 juillet à Colmar (Luty, 21 ans, et Lauvray, 20 ans, sont notamment concernées). Malheureusement pour les Grenobloises, il ne s’agira pas d’un tremplin vers Tokyo. « La coupe du monde de Kazan n’était pas prise en compte pour les sélections olympiques, qui se sont faites il y a plus d’un an. Luty et Tahé étaient alors moins performantes, et Lauvray encore junior », explique l’entraîneur du Grenoble Parmentier.
La compétition débutera à 9h, avec des demi-finales programmées à partir de 12h30 et la finale à 14h30. La bonne nouvelle, c’est que le public pourra assister gratuitement aux rencontres (dans la salle polyvalente du Pôle Sports et Loisirs de Vaujany), dans le respect d’une jauge d’occupation de 30 %, soit une cinquantaine de places assises. Et si vous n’êtes pas sur place, sachez que vous pourrez suivre la compétition en direct sur la chaîne Youtube de la Fédération française d’escrime et les pages Facebook de Vaujany-Station Village et du club d’escrime Grenoble-Parmentier.
Martin Léger
Photos : © Grenoble Parmentier