Même s’ils ne se faisaient guère d’illusion après leur entrevue avec le secrétaire d’État chargé du Tourisme Jean-Baptiste Lemoyne mercredi, les professionnels de la montagne espéraient du gouvernement une date de reprise et un message clair. Une fois de plus, celui-ci, invoquant notamment le péril du variant britannique du Sars-CoV-2, a choisi de reporter la décision d’ouverture des remontées mécaniques au 20 janvier. Statu quo d’ici là au grand dam des montagnards.
Consternation et exaspération chez ces derniers devant le prolongement de l’incertitude, à l’image de Domaines Skiables de France, en première ligne sur cette question. « C’est profondément méconnaître la montagne que de penser qu’on pourrait indistinctement ouvrir le 30 janvier, le 15 février ou le 15 mars », écrit DFS dans un communiqué rageur. « Si les remontées mécaniques n’ouvrent pas le 30 janvier, toute la saison sera irrémédiablement compromise ». Pour rappel, les vacances de février sont cruciales pour les stations de ski puisqu’elles représentent 40% des recettes, voire plus pour certaines destinations.
Et de réclamer une décision ferme le 20 janvier, indispensable pour relancer une dynamique des réservations pour sauver les prochaines vacances à la neige, déjà amputées de la clientèle étrangère et qui devront en plus composer avec des restaurants et des bars fermés, le gouvernement parlant de la mi-mars comme potentielle reprise pour eux.
« Rien n’est pire que l’incertitude et l’impression d’une morosité sans fin » avait déclaré au JDD, le président Macron en novembre dernier. Un mois et demi plus tard, le constat reste d’actualité pour les représentants de la montagne. Ils ne nient pas la gravité de la situation sanitaire, mais réitèrent par la voix de Jean-Luc Boch, président de l’Association nationale des maires de stations de montagne et de France Montagne, qu’ils ont tout prévu avec un protocole sanitaire prenant en compte le parcours client, des tests antigéniques et pourraient mettre en place des centres de vaccination pour protéger clients et personnels. Des arguments qui n’ont pour l’instant pas convaincus.